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Jupiter Merian Global Equity Absolute Return | 4.03% |
Pictet TR - Atlas | 3.78% |
Fidelity Absolute Return Global Equity Fund | 3.50% |
Exane Pleiade | 2.52% |
Sanso MultiStratégies | 2.34% |
AXA WF Euro Credit Total Return | 1.62% |
Candriam Bonds Credit Alpha | 1.33% |
DNCA Invest Alpha Bonds | 1.21% |
Candriam Absolute Return Equity Market Neutral | 1.19% |
Syquant Capital - Helium Selection | 0.89% |
H2O Adagio | -0.79% |
M&G (Lux) Episode Macro Fund | -3.59% |
Vivienne Bréhat | -5.29% |
Une interview pour bien comprendre l'intérêt d'un fonds comme Lazard Patrimoine...
Publié le lundi 19 février 2018Retour sur Lazard Patrimoine - qui vient de fêter ses 3 ans et de décrocher 5 étoiles Morningstar - avec Matthieu Grouès, Associé-Gérant, Responsable de la gestion institutionnelle et de l’équipe stratégie et allocation d’actifs chez Lazard Frères Gestion
Matthieu Grouès
H24 Finance : Lazard Patrimoine est un fonds flexible…
Matthieu Grouès : Oui, pour résumer c’est un fonds diversifié, international, défensif et flexible. Dans la pratique, le concept est de faire une bonne allocation entre les différents marchés actions, les différents marchés obligataires et les différentes devises qui existent.
H24 Finance : Vous limitez la poche actions à 40 %, au maximum de sa capacité, où en êtes-vous aujourd’hui ?
Matthieu Grouès : A mi-février, nous sommes proches de 35%, donc pas si loin du 40 % maximum. Nous investissons, depuis peu, en direct, avant nous passions par des OPCVM, et nous utilisons les futures pour les mouvements un peu plus tactiques, parce qu’ils sont instantanés et de faible coût.
H24 Finance : Sur quels types d’actions investissez-vous ?
Matthieu Grouès : Aujourd’hui, nous sommes exposés sur des grandes valeurs, ce qui ne veut pas dire que nous ne pouvons pas traiter de petites capitalisations. C’est juste que cela nous semble judicieux par rapport aux performances passées et au scénario haussier sur la conjoncture ainsi que sur les taux d’intérêt. Cette situation devrait plutôt profiter aux banques, par exemple, que l’on trouve surtout parmi les grandes capitalisations. De plus en termes de profitabilité, il nous semble que les petites valeurs ont pris un peu d’avance.
H24 Finance : Vous gérez donc directement les actions ?
Matthieu Grouès : Nous ne gérons pas directement la poche actions. En tant qu’économiste allocataire d’actifs gestionnaire du fonds diversifié, nous déléguons à la gestion actions de Lazard Frères Gestion.
H24 Finance : La poche obligataire est-elle aussi déléguée ?
Matthieu Grouès : Oui, à Benjamin Leroux, co-directeur de la gestion obligataire.
H24 Finance : Quel type d’obligations avez-vous en portefeuille ?
Matthieu Grouès : Nous n’excluons rien du tout. Aujourd’hui, nous avons en portefeuille de l’Etat, de l’Investment Grade, du High Yield. Mais ce qui est significatif c’est que, sur la poche obligataire, nous avons presque 20 % de dettes subordonnées financières, c’est-à-dire celles qui ont le plus souffert durant les crises de 2008-2009 et 2011-2012, ce qui correspond à un vrai pari.
H24 Finance : Comment se passent les prises de décision ?
Matthieu Grouès : C’est un fonds à trois étages dans le processus de gestion. Vous avez une première partie de l’allocation d’actifs qui est la base de notre approche moyen terme du cycle économique. Nous regardons vraiment où en est le cycle macro-économique mondial, s’il y a un risque de récession future.
Le deuxième étage de la fusée concerne aussi l’allocation discrétionnaire, toujours basée sur du raisonnement, des discussions et de l’analyse mais sur un horizon plus court terme. C’est ce que j’appelle l’allocation tactique court terme : prendre des profits quand le marché monte trop vite, renforcer quand il baisse de façon non justifiée...
Et puis, le troisième étage est celui de la couverture. Nos deux premières étapes sont très rationnelles, or nous savons que, par moments, les marchés n’évoluent plus vraiment de façon rationnelle. Ils peuvent devenir un peu fous, surtout à la baisse. De fait, nous avons mis en place quatre signaux sur différentes durées (50 jours, 100 jours, 150 jours, 200 jours). Quand nous détectons une variation anormale à la baisse, nous couvrons les portefeuilles, à hauteur de 25 % par signal déclenché.
Dans ces moments-là, nous couvrons tous les risques : actions, sensibilité pour le crédit et devises. Nous ratons des rebonds mais c’est une prime d’assurance que nous sommes obligés de payer pour protéger les investissements de nos clients dans les périodes trop troubles.
H24 Finance : Aujourd’hui, beaucoup de risques ont disparu par rapport à 2017. Les indicateurs sont-ils plutôt au vert pour vous ?
Matthieu Grouès : Tout à fait ! En ce moment, nous sommes dans la phase finale du cycle. Le cycle mondial a commencé en 2009. Il peut encore peut-être durer deux ans, mais pas beaucoup plus. Or, les marchés n’ont pas la même réaction psychologique dans les différentes phases du cycle. Quand vous sortez de récession, les gens paniquent pour un oui ou un non parce qu’ils viennent d’avoir très peur et ils ont l’impression que les choses peuvent retomber tout le temps.
A l’inverse, quand on est en fin de cycle, les investisseurs et les acteurs économiques deviennent assez indifférents au risque. Les corrections sont toutes petites et les marchés repartent à chaque fois à la hausse. C’est vrai sur les actions, mais aussi sur le crédit, un peu partout… C’est une phase assez agréable, où l’on peut être investi sur les classes d’actifs assez risquées. Quand il y a de mauvaises nouvelles, les marchés ne toussent pas trop et repartent à la hausse. Par contre, c’est une période qui ne va pas durer éternellement.
H24 Finance : Justement, quels sont les signaux qu’il va falloir surveiller en 2018 pour avoir un peu de visibilité sur la fin de cette période ?
Matthieu Grouès : Il y a deux éléments à surveiller. Tout d’abord, les hausses de taux de la Fed et, pour détecter en amont un changement de politique, il faut suivre attentivement la dynamique de croissance aux Etats-Unis, la vitesse de baisse du chômage et les accélérations de salaires. Deuxième chose à regarder, c’est l’apparition d’une bulle et l’explosion de celle-ci qui, par répercussion, finirait par entraîner tout le marché…
H24 Finance : Dans quel domaine pourrait être cette bulle ?
Matthieu Grouès : Il y a des secteurs, comme la technologie aux Etats-Unis qui ne sont sans doute pas à des niveaux de bulle mais qui ont déjà atteint des rythmes de progression suffisants pour potentiellement créer un effet d’engouement et un emballement.
H24 Finance : Dernière question : en quoi êtes-vous différenciant par rapport aux autres fonds de votre catégorie ?
Matthieu Grouès : En premier lieu, le fait que nous soyons vraiment internationaux.
La deuxième différence est le système de couverture en cas de marché irrationnel. C’est rassurant pour les investisseurs…
Le troisième élément, qui est peut-être le plus important, est la possibilité que nous avons sur la partie obligataire d’aller en sensibilité négative. Aujourd’hui, la sensibilité est à -1,8, c’est-à-dire que si les taux montent de 1 %, là où notre benchmark va baisser de 5 à 6 %, nous allons gagner 2 %. Donc, vous voyez, c’est vraiment très différenciant si on est dans un contexte de remontée des taux. Cette possibilité permet de transformer une hausse de taux non pas en scénario catastrophe mais en opportunité de performance.
Enfin, je voudrais aussi signaler que le niveau de risque du fonds est assez faible (3 sur l’échelle SRRI du DICI) par rapport à la plupart des fonds patrimoniaux flexibles.
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Lazard Convertible Global | -2.10% |
M Global Convertibles SRI | -2.54% |