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A lire pour mieux connaître "l’Artiste" Edouard Carmignac avant la prochaine conférence…
Publié le lundi 16 avril 2018Témoignage d'Edouard Carmignac à propos de son rapport à l'art, sa collection d'œuvres, sa Fondation...
Edouard Carmignac, L'Art de l'Insoumission
Tout a commencé par la musique. Ma mère était pianiste, et la maison résonnait de sa passion. La peinture est arrivée plus tard et de façon très simple : je n’aime pas les murs blancs, ils m’angoissent et me font penser à un hôpital.
(…) J’aime l’art parce que les bons artistes me paraissent étrangement libres et même insoumis ; ils cherchent quelque chose, ils ouvrent des portes, ils dérangent et m’entraînent vers des voies nouvelles. Je me suis toujours senti insoumis, ce qui m’a perturbé longtemps et suscitait chez moi bon nombre d’interrogations. Je crois que cela me vaut encore aujourd’hui quelques avatars.
Après une enfance en Amérique du Sud, je suis rentré en France, la société et la vie m’ont semblé convenues, rigides, ennuyeuses. Les artistes, eux, sortaient de la norme, me donnaient envie. Surtout les groupes de rock. Mais également les artistes pop qui éclataient à ce moment-là et m’attiraient irrésistiblement. Ils se jouaient du quotidien, de la morale, des objets de consommation… Ils s’amusaient de la vie avec tant d’intelligence.
1993 : Edouard Carmignac débute sa collection avec l’acquisition de Grüner Strich (1982), de Gerhard Richter. La collection comprend aujourd’hui 6 œuvres de l’artiste allemand.
(…) [Pourquoi exposer Lénine et Mao par Andy Warhol avec ce Gerhard Richter, dans votre bureau ?]
Parce que Lénine et Mao sont partis de rien et qu’ils ont changé le monde ! Et même si je suis en profond désaccord avec leurs actes, les révolutionnaires me passionnent. Dans mon métier, j’ai besoin de découvrir le prochain créateur qui imaginera l’Apple de demain ! Qui aurait pensé que le petit garagiste Steve Jobs puisse marginaliser IBM ? La complexité est ce qui meut le monde, Lénine, Mao, Jobs sont des esprits un peu tordus, non conventionnels… Il est impossible dans le monde actuel de réfléchir avec un raisonnement linéaire. Il faut à la fois surfer et se remettre en question en permanence !
(…) L’art me transporte ! Quand je me promène dans une foire, si j’ai un coup de cœur, je me décide immédiatement et je peux basculer facilement dans l’irrationnel ! Et s’il y a une deuxième œuvre qui aide à renforcer la première, je prends les deux. C’est très impulsif, je résiste rarement à la tentation. Ce sont vraiment des coups de cœur. Je collectionne pour vivre intensément. Ces œuvres représentent des flux et des énergies, ce ne sont pas des objets !
(…) Mes œuvres sont plutôt mes écailles posées sur les murs. Des traces de moments de vie, de pensées et d’émotions…
(…) Je me dis souvent que si je ne m’étais pas lancé dans la création de ma Fondation, je vendrais tout, car les prix sont devenus fous. Mais en même temps, je suis attaché à ces artistes.
(…) Quand on me dit « Achetez untel parce qu’il va monter », cela me fait rire !
(…) J’ai commencé ma collection dans les années 1990, parce que je voulais faire partager mes goûts à mes collaborateurs. J’achetais un tableau, je le posais par terre contre un mur et quand les personnes venaient dans mon bureau – nous étions une trentaine à l’époque –, je voyais si elles s’intéressaient au tableau. S’il leur plaisait, je le faisais accrocher dans leur bureau.
(…) Je pense que mes collaborateurs ont conscience de travailler dans un beau « cadre » (sans jeu de mots), conscience également que je pense à eux quand je choisis les œuvres.
(…) Par ailleurs, les collaborateurs de la Fondation ont eu l’idée formidable de créer les mercredis « arty ». Chaque premier mercredi du mois à midi, lorsque la sirène des pompiers retentit, une personne de la Fondation commente et explique une œuvre de la collection aux autres collaborateurs de Carmignac Gestion qui le souhaitent. Ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre ce rendez-vous.
(…) Quand j’arrive le matin, j’ai envie de passer de bons moments et même de m’amuser ! Est-on plus efficace quand on s’amuse et quand on vit avec des œuvres d’art ? J’en suis certain. Ce n’est ni par altruisme ni par productivisme, c’est comme ça. C’est ma façon d’être. J’ai envie que tout le monde soit bien et si mes collaborateurs sont bien, ils travailleront sûrement mieux.
(…) [L’art contemporain peut-il véritablement être utile à penser la finance ?]
Je suis – je dois être – dans l’anticipation permanente et l’art me donne des informations uniques, même s’il s’agit d’informations impalpables, esthétiques, de l’ordre de la sensation et de la pensée et qu’elles touchent essentiellement le domaine de l’inconscient.
L'inauguration du site de la Fondation Carmignac sur l’île préservée de Porquerolles est prévue le 2 juin 2018. A l’entrée de la Villa Carmignac, le visiteur sera invité à se déchausser et une boisson à base de plantes leur sera proposée. Les expositions se découvrent ainsi... pieds-nus !
(…) Ce lieu à Porquerolles correspond à mes valeurs, il est unique mais il se mérite : il n’est pas facile d’accès, c’est un voyage. Il faut prendre un avion ou un train, un ferry puisqu’il y a une étendue de mer à traverser, puis faire cinq bonnes minutes de marche. Cela permet de se laver de ce que l’on a dans la tête et de se préparer à un choc : celui de la rencontre avec l’art. J’ai envie d’offrir cette expérience aux visiteurs de la Fondation.
(…) Je préfère le mot « partager » à celui de « transmettre ». Il me semble que l’on peut apporter quelque chose aux gens de cette façon. C’est la raison pour laquelle j’aime les œuvres accessibles. Il faut que l’art parle. J’ai sincèrement envie de faire plaisir. Et puis une fondation, un lieu d’art, ce doit être un peu comme un appartement pour ses amis, il faut de la sincérité !
(…) Comme bien d’autres, je pourrais acheter des chalets en Suisse ou des yachts au lieu de créer cette Fondation. Mais ce n’est pas à moi de le dire. Une vie harmonieuse, c’est sans doute ce que je recherche. Je ne suis pas bouddhiste, mais je pense qu’entre l’extrémité de nos doigts et le monde, il n’existe aucune séparation.
(…) [Le thème de la première édition du Prix Carmignac du photojournaliste, Gaza, a eu beaucoup de retentissement et vous avez été menacé de mort.]
J’aime le risque. Nietzche a prononcé cette phrase éclatante : « Il faut vivre dangereusement. »
C’est très vrai – en amour aussi !
Extraits du livre "Walk on the wild side - Au cœur de la collection Carmignac"
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- Carmignac Euro-Patrimoine : + 1,35% YTD
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Pour aller rencontrer Edouard Carmignac et ses équipes à la prochaine conférence trimestrielle ce jeudi 19 avril, cliquez ici.
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