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Le dîner le plus attendu de l’année...
Publié le mardi 27 novembre 2018Par Wilfrid Galand, Directeur Stratégiste chez Montpensier Finance
Samedi prochain 1er décembre, Xi Jinping et Donald Trump se rencontreront à Buenos Aires pour le diner le plus attendu de l’année. La question est dans la tête de tous les investisseurs : quel tournant prendra la guerre commerciale, qui agite les marchés depuis plusieurs semaines ?
Le monde plat, qui a largement effacé la notion de frontière dans le monde économique, parait de plus en plus être irrémédiablement bouleversé par les tentations protectionnistes qui se font jour sur tous les continents. A ce jeu, ce sont évidemment les pays les plus ouverts au commerce, dans le monde émergent et en Europe, qui souffrent le plus.
L’aplatissement du monde a accompagné et accéléré la croissance économique de l’après-guerre, sur tous les continents. A partir de 1945, la notion de « communauté internationale » - qui a remplacé l’historique et très européen « concert des nations » issu du traité de Vienne de 1815, s’est déployée sur tous les continents pour faciliter les échanges économiques. Dès 1947, le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) crée une enceinte de discussions pour faire baisser progressivement les barrières douanières et tarifaires dans le monde. L’accélération décisive de ce processus de création d’un monde véritablement plat s’est opérée à la suite de la chute du mur de Berlin en 1989.
Dans les années 1990, les traités de libre-échange ambitieux se sont multipliés. En 1994, le GATT devient l’Organisation Mondiale du Commerce et se dote d’une instance arbitrale pour régler les conflits. L’Amérique du Sud crée le Mercosur en 1991 par le traité d’Asunción, l’Europe signe le traité de Maastricht en 1992, L’Asie du Sud Est négocie l’ASEAN en 1992 à Singapour – même si la signature sera retardée par la crise asiatique de 1997 – le Mexique, le Canada et les Etats-Unis concluent le traité de libre-échange NAFTA en 1992. Pour clore cette décennie d’ouverture, la Chine adhère à l’OMC en novembre 2001 et accélère la mondialisation des échanges et la baisse généralisée des coûts de production.
La volonté de Donald Trump de remettre en cause ce processus, au risque de déclencher une véritable « guerre commerciale » n’est que l’aboutissement d’un mouvement généralisé de défiance des peuples, laminés économiquement par la crise de 2008, minés par la montée des inégalités et soucieux de protéger une identité jugée menacée par les flux migratoires.
Au sein même de l’Europe, les tensions sont vives : les britanniques ont voté en juin 2016 pour se séparer de l’Union Européenne et, selon leur slogan de campagne, « Reprendre le contrôle » ; à l’est du continent, le groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République Tchèque et Slovaquie), avec la bienveillance de l’Autriche, manifeste de plus en plus ouvertement son opposition à la liberté de circulation des personnes, pourtant fondatrice de l’Union Européenne et les attaques de la Hongrie envers l’Union ont été jugées suffisamment sévères pour entrainer, le 12 septembre dernier, le vote par le Parlement Européen d’une demande de sanctions envers ce pays. Plus frappant encore, au cœur des pays fondateurs de l’Union Européenne, l’Italie de Matteo Salvini et Luigi Di Maio est devenue le symbole d’une Europe qui se cabre sous la pression de peuples usés par des années de croissance médiocre.
Mais le centre nerveux des tensions commerciales est bien situé aux Etats-Unis, premier importateur mondial. Depuis le 8 mars et les premières taxes sur l’acier et l’aluminium, l’escalade n’a pas cessé avec la Chine, à coup de sanctions et de contre-sanctions. Faut-il pour autant sonner le tocsin ? Nous pensons que tous les acteurs ont intérêt à une issue positive le 1er décembre. Car si l’Europe et la Chine ralentissent, les Etats-Unis ne sont plus immunisés contre les turbulences économiques : notre indicateur de Momentum économique MMS décroche et la volatilité est de retour à Wall Street.
Notre scénario central est donc que la rencontre du 1er décembre entre les dirigeants chinois et américains sera, a minima, l’occasion de définir une « feuille de route » ou un accord-cadre permettant de faire retomber la tension et de limiter les risques extrêmes. Les deux autres scénarios sont sur la table. Le premier, un échec du sommet conduisant à l’intensification de la « guerre froide » mentionnée par le Vice-Président Mike Pence en marge du sommet de l’APEC mi-novembre, serait probablement trop coûteux économiquement pour les deux protagonistes. Le second, à savoir l’alignement des positions chinoises sur les demandes américaines, est inacceptable politiquement pour Xi Jinping, trop soucieux de son prestige personnel pour céder ostensiblement à Donald Trump.
Néanmoins, après ce « round » décisif, de nombreux sujets resteront sur la table. En effet l’ampleur de la confrontation économique, politique et stratégique, entre la Chine et les Etats-Unis, rend difficile d’envisager la perspective prochaine d’un renouveau des traités de libre-échange, d’une remise en ordre complète des relations commerciales des Etats-Unis avec la Chine et d’une nécessaire refonte du fonctionnement de l’OMC.
Une issue de cette rencontre au moins positive à court terme, si possible accompagnée ou suivie de quelques déclarations apaisantes de la Fed et de la BCE, pourrait redonner un peu de moral aux marchés.
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