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« Si vous faites de l’ISR purement par philanthropie et sans business derrière, ça ne marche pas »
Publié le jeudi 4 avril 2019
Marc Renaud, Fondateur et Président de Mandarine Gestion
Mandarine et l’ESG
Une fois n’est pas coutume, la conférence annuelle de Mandarine Gestion était dédiée… à l’ESG et l’ISR. C’est une véritable marotte des sociétés de gestion en 2019 avec une accélération de la communication autour de la responsabilisation de la finance là où le sujet semblait encore en retrait il y a quelques mois. « On n’a pas toujours été très adroit. On a eu une espèce de pudeur en disant que l’on était des gérants avant tout » reconnaît Marc Renaud, fondateur de la société de gestion. Il estime cependant qu’il s’agit d’un phénomène de fond et d’une tendance durable.
Car en réalité, cette préoccupation trouve son origine dès le lancement de Mandarine en 2008, au plus fort de la crise, avec comme objectif de mener une finance en phase avec l’économie réelle. La maison propose une gestion typée et active. « C'est ce qui nous permet d'exister face aux ETF » soutient Marc Renaud. Mais il précise que l’entreprise a aussi une présence dans l’économie sociale et solidaire tout à fait conséquente à leur échelle.
La spécificité de Mandarine sur l’ESG ? Une équipe dédiée indépendante de la gestion et une approche se fondant sur 3 piliers : l’exercice des droits de vote, le dialogue actionnarial et les exclusions. 3 fonds possèdent le label ISR chez Mandarine, représentant près de 1 milliard € d’encours : Mandarine Entrepreneurs, Mandarine Opportunités et Mandarine Active.
Thierry Le Clercq et Adrien Dumas, gérants chez Mandarine Gestion
ESG, un nouveau paradigme
Selon Mandarine Gestion, le scandale Volkswagen en 2015 est le grand évènement qui a changé la perception sur l'ESG. « Il a réveillé les investisseurs sur l'impact des critères extra-financiers. La réponse des assets managers a été de constituer des équipes d'analyse extra-financière mais il faut aller beaucoup plus loin que cela » considère Adrien Dumas, gérant de Mandarine Active.
Avec ce nouveau paradigme, toutes les parties prenantes demandent désormais des comptes à l'entreprise. La vision ESG de Mandarine amène donc à prendre en compte toutes ces parties prenantes et de mesurer les externalités positives. « La loi Pacte va redéfinir la "raison d'être" d'une entreprise avec une définition de sa mission. Cela existe depuis 10 ans aux États-Unis avec la Certification B Corp » ajoute Adrien Dumas. Se qualifier d’entreprise citoyenne n’est donc plus suffisant, il faut s’engager.
Or, avec 310 milliards € gérés sous l’angle ESG en France, beaucoup de méthodes se sont développées. Mandarine Gestion ne trouve pas pertinente l'approche par silo qui consiste à mettre côte à côte des analystes financiers, des analystes ESG et des gérants, puis d’additionner leurs compétences en espérant un résultat efficace. Pour les plus vieux (ou plutôt pour les moins jeunes), le gérant de Mandarine Opportunités Thierry Le Clercq compare cette recette à du gloubi-boulga, le dessert préféré de Casimir mélangeant chocolat, saucisses de Toulouse, bananes, moutarde et confiture de fraise...
L’expert peste également contre le greenwashing (prendre un pot de peinture et repeindre la façade en vert), l’usine à gaz et la conviction molle, 3 écueils nuisibles à l’approche ESG. « Adrien et moi avons été biberonnés par l’ESG » affirme Thierry Le Clercq, prônant plutôt une approche holistique où le gérant s’empare d’un dossier et le pilote de A à Z.
Total : Une conviction financière et extra-financière
Pour illustrer l’approche extra-financière que peut mettre en place un grand groupe, Mandarine Gestion a invité Vincent Dufief, Responsable des relations investisseurs ESG chez… Total. Un choix qui peut sembler surprenant étant donné la mauvaise image du secteur pétrolier vis-à-vis du sujet. « On ne peut pas se passer de pétrole d'ici de nombreuses années encore. Et on veut montrer qu'il y a des entreprises meilleures que d'autres au sein du secteur. Le titre Total correspond à un certain nombre de critères dans nos fonds » explique Marc Renaud. Un discours confirmé par les faits : en aggloméré, c'est la première ligne des portefeuilles de Mandarine.
Chez Total, il n’y a pas de direction RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) car ils ne souhaitent pas distinguer la stratégie « climat » de la stratégie « normale ». Ces enjeux sont donc totalement intégrés au niveau du business. « Il n’y a pas de Mr ou Mme RSE au siège qui va prendre des décisions qui souvent ne servent pas à grand-chose » relate Vincent Dufief.
Pour l’anecdote, l’Homme est entré chez Total en tant qu’avocat du Groupe sur la gestion des controverses. « Total a pris assez vite en main les sujets RSE, au début un peu contraint et forcés pour gérer les controverses » admet Vincent Dufief. Pour les maîtriser, les process sont extrêmement rigoureux à toutes les étapes des projets. « Parfois ces controverses arrivent sur des sujets qui ne comportent pas de risque particulier, parfois il y des sujets qui nous empêchent de dormir mais où personne ne dit rien. La base de tout c'est la transparence : montrer ce que l'on fait, notamment sur le sujet climatique » insiste Vincent Dufief.
Et le passif est plutôt lourd, avec des sujets très médiatisés à gérer comme l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001. Ou encore, lorsque des fonds scandinaves ont mené des actions contre Total concernant certains projets en Birmanie, la société a dû expliquer ce qu’elle faisait sur le terrain pour contrer les risques de désinvestissement. Il y a donc petit à petit une mission d’évangélisation auprès des investisseurs.
Cependant, prendre en compte les critères extra-financiers ne signifie pas perdre de vue les intérêts financiers. « Si vous faites de l’ISR ou de l’ESG purement par philanthropie et sans business derrière, ça ne peut pas être durable et ça ne marcherait pas » prévient Vincent Dufief. « On est des investisseurs responsables et une entreprise engagée, pas pour être gentils mais parce qu’on est meilleur comme cela » confirme Marc Renaud.
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