Une gestion ESG différenciée pour cette société de gestion Britannique...

Une fois encore, Schroders avait déployé des moyens importants pour la conférence dédiée cette fois-ci au climat et à l’investissement ESG. Karine Szenberg, Directrice Europe & France, a invité Yann Arthus-Bertrand, Président de la Fondation GoodPlanet, avec Andrew Howard, Responsable de la Recherche Durable et Ashley Lester, Responsable de la recherche Multi-Asset.

Schroders a pris beaucoup d’ampleur en quelques années. La société britannique, éponyme de la famille fondatrice qui contrôle 48% de l’entreprise, gère 450 Milliards GBP avec 5 000 personnes établies dans 32 pays. Avec la moitié des fonds investis selon les critères ESG, ce sont 100% de la gamme qui seront bientôt sous la bannière ESG.

La société revendique une approche d’investissement intrinsèquement ESG, qui dépasse la simple posture commerciale.

Yann Arthus-Bertrand : « un long parcours pour devenir écolo »

C’est avec sobriété qu’il a montré l’inquiétant état de la planète et des populations.

Avec les casquettes qu’ils portent depuis plus de 450 ans - reporter, photographe, cinéaste – Yann Artus Bertrand s’est placé « au cœur des consciences pour la terre et ses habitants » selon Karine Szenberg.

Son parcours exceptionnel commence par la concrétisation d’un rêve, qui était après ses études de partir en Afrique. Il y emmènera sa femme et rencontrera des populations qui le marqueront pour toujours. Comment résumer la proximité de la nature là-bas ? Les Masai ont 20 mots pour décrire « l’air ».

Il a le déclic en 1992 à la conférence de Rio. Depuis, il a photographié, défriché, rencontré et nous rapporte des témoignages avec des livres avec « La Terre vue du Ciel », « L’homme et la Mer » et des films comme « Human », « Planète Ocean » et « Home ».

Des chiffres qui en disent beaucoup :

• Population mondiale d’éléphants : 12 Millions en 1900, 20 000 en 2019 ;

• 200 000 lions en Afrique en 1900, 25 000 aujourd’hui ;

• 60% du monde vivant aurait disparu en 40 ans, selon l’ONU ;

• 7 Milliards d’abonnements mobiles, ce qui signifie des abonnements multiples fréquents chez les utilisateurs ;

• 40% de l’électricité mondiale produits par le charbon

• 50% du travail dans le monde réalisé par les femmes, qui ne possèdent que 2% des terres cultivables.

Dans le contexte de ces enjeux cruciaux, Andrew Howard a décrit l’approche ESG et les processus d’investissement qui guident la gestion de Schroders.

Une gestion ESG différenciée

Le saviez-vous ?

• Dans une entreprise, seuls 15-20% des 169 indicateurs ESG sont mesurables,

• 6-8% de ces indicateurs reposent sur des données disponibles.

Il faut donc un travail important pour poser un diagnostic précis.

Les grands groupes ayant pris 20-30% d’influence supplémentaire depuis 20 ans, leurs impacts sociaux ont aussi des conséquences financières élevées. En parallèle, la défiance du public à l’égard des entreprises a doublé en 20 ans (Sources OCDE, Fortune, Gulling, General Social Survey, Heritage Foundation).

Les entreprises impactent la société dans 5 domaines :

• Les relations avec l’Etat, via les impôts et les subventions, 

• Les clients, ce qui peut amener à des préoccupations comme le tabac la malnutrition, l’alcoolisme, le jeu, l’obésité ou encore l’innovation

• Les communautés et les populations, avec l’usage des armes, l’accès à l’eau, la corruption,

• L’environnement : traitement des déchets inertes mais aussi actifs (nucléaire), les émissions de carbone, la pollution des airs, de la mer et du sol et la chute de la biodiversité.

L’activité humaine est la cause majeure de ces désordres. Andrew Howard rappelle que l’humanité est passée de 1 Milliard en 1900 à 7,7 Milliards aujourd’hui et probablement atteindra 10 Milliards en 2050.

Une approche multifactorielle, systématique et quantitative

Schroders sépare les différents impacts sociaux et environnementaux d’une entreprise selon leur nature.

Ainsi, les salaires et avantages en nature, l’innovation, les donations, la formation constituent des impacts positifs d’une entreprise.

L’ingénierie fiscale très développée a en revanche des impacts négatifs sur la collecte des impôts, tandis que le stress au travail, les émissions de carbone ou la discrimination sont aussi des contributeurs négatifs au sens de l’ESG.

SustainEx, le modèle propriétaire

Schroders a testé et comparé les services en analyse ESG qu’offrent MSCI, Sustainanalytics (groupe Morningstar) et Thomson Reuters. La concordance des résultats est faible : il y a 20% maximum de probabilités que le score d’un prestataire sur une thématique soit confirmé par les 2 autres.

Le britannique a ainsi décidé de développer un outil propre pour s’affranchir de ces inefficiences. Schroders attribue à chaque contribution de l’entreprise un montant, positif ou négatif.

Le groupe calcule l’impact social ou environnemental de 47 facteurs auprès de 9 000 entreprises internationales. Cela nécessite, pour chaque entreprise, de collecter 70 séries de données. Un travail volumineux !

L’investissement « Sustainable Multi Factor Equity » utilise 5 composantes pour former les choix de gestion :

• La valeur, 

• La qualité, 

• Le momentum, 

• La volatilité et 

• La sustainability (la durabilité) de l’entreprise cotée qui est analysée.

Le résultat surprend parfois. De Facebook et Nestlé, quel est le plus vertueux ?

Facebook coute 4,5 Milliards $ en impacts sociaux et environnementaux, soient 7,7% du chiffre d’affaires.

Nestlé contribue positivement pour 6,7 Milliards $ (7,4% du CA) malgré des impacts négatifs dans les émissions de CO2, la fiscalité (avec quelques optimisations imaginatives, on suppose) et de façon minime des accidents du travail.

Quel est « l’impact « de la méthode SustainEx sur l’univers d’investissement et les choix de gestion ?

L’indice Sustainable Multi-Factor Equity permet aux portefeuilles Schroders de capter 4$ de valeurs positives supplémentaires en comparaison aux composants de l’indice MSCI AC World pour un chiffre d’affaires de 100$.

• Schroder ISF Global Credit Income : +6,76%YTD

• Schroder ISF Emerging Markets Debt Absolute Return : +3,24%YTD

• Schroder ISF Euro Equity : +14,64%YTD

• Schroder ISF European Alpha Absolute Return : -7,26%YTD

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