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Le High Yield, dernier investissement possible de la poche obligataire ?
Publié le vendredi 4 octobre 2019
Akram Gharbi (La Française)
Akram Gharbi, gérant High Yield chez La Française, dépeint l’image d’un environnement néfaste aux obligations. Taux négatifs, recul de l’inflation, fort niveau d’endettement… tout porte à croire que cette classe d’actifs est condamnée. Pourtant le High Yield semble surnager dans cet océan de taux négatifs selon ce gérant.
La macroéconomie, moteur de performance des obligations Haut Rendement, n’est pas si mauvaise qu’on le pense.
Tout d’abord, contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les taux qui dirigent la performance du High Yield. Akram Gharbi préfère mettre l’accent sur la macroéconomie qui fait, selon lui, la performance de ce compartiment. Aujourd’hui, selon Akram Gharbi, deux facteurs de risques dominent la macro-économie et influencent les marchés High Yield.
Le premier est la guerre commerciale sino-américaine. Elle crée beaucoup d’incertitudes sur les marchés mais aussi pour les chefs d’entreprise. Cette guerre commerciale pose problème pour le compartiment High Yield, d’autant plus qu’elle devrait encore durer.
Second facteur de risque : une éventuelle récession. Beaucoup s’accordent à penser qu’elle ne devrait pas tarder à arriver, mais Akram Gharbi est plus optimiste pour les raisons suivantes :
- Le cycle américain a rarement été aussi long mais il n’y a pas encore d’élément objectif qui arrêterait la croissance. La consommation intérieure représente 70% du PIB américain alors qu’elle est encore très vigoureuse et que les taux de chômage sont au plus bas.
- Concernant l’inversion de la courbe des taux (une obligation souveraine américaine à 10 ans rémunère moins qu’une obligation souveraine américaine à 2 ans), elle serait aujourd’hui déformée par la politique monétaire des banques centrales et aurait donc perdu son pouvoir prédictif de récession. En effet, les investisseurs à la recherche de rendement ont largement acheté des obligations long terme et ont donc aplati la courbe des taux. Akram Gharbi prend l’exemple de l’Australie qui a connu 8 inversions de courbe de taux sans forcément connaitre de récession. Son cycle est d’ailleurs l’un des plus longs (plus de 20 ans).
- Les indicateurs avancés (comme le PMI, indicateur d’activité) sont en zone de contraction partout dans le monde. Cela est dû à la hausse du dollar (appréciation d’environ 5% depuis le début de l’année), à la crise de Boeing (notamment à cause des Boeing 737 Max) et à la baisse des investissements dans le secteur pétrolier.
Le High Yield sinon rien.
Dans l’environnement actuel, il devient difficile de trouver du rendement sans prendre un minimum de risque.
- Aujourd’hui dans le monde, 25% des obligations d’État et d’entreprises ont un rendement nominal négatif, 69% de la dette souveraine européenne est en rendement négatif.
- En investissement sur des obligations Investment Grade (obligations bien notées), en prenant en compte les frais de gestion, les rendements seront très faibles voire négatifs, il y a destruction de valeur.
Si l’objectif fixé est d’avoir un rendement de 3% net sur une poche obligataire alors la seule solution est d’aller sur le segment High Yield. Mais ce segment n’est-il pas trop risqué aujourd’hui ?
- Le gisement High Yield est en constante baisse sur le marché. Il y a de moins en moins de papier, les volumes d’émissions baissent en Europe et aux États-Unis alors même que beaucoup d’investisseurs sont à la recherche de rendement.
- Les taux de défaut du marché High Yield sont en augmentation, notamment aux États-Unis. Les secteurs les plus impactés sont les secteurs cycliques, principalement les énergies. Ces secteurs sont aussi impactés par la guerre commerciale.
Quelles sont donc les perspectives et recommandations d’Akram Gharbi pour le segment obligataire et notamment le High Yield ?
- Les politiques monétaires des banques centrales vont rester accommodantes et les taux devraient rester bas sur un horizon de 5 ans. Cependant ce gérant n’exclut pas une remontée des taux sur le cours terme car les marchés sont allés un peu trop loin selon lui.
- Les taux de défaut sur les obligations devraient encore monter sans que cela soit dramatique. Il faudra être très vigilant sur les secteurs les plus cycliques.
- Ce gérant privilégie les obligations ayant une notation B puisque leur rendement est bien supérieur aux obligations notées BB. « Nous sommes très investis dans ces actifs car personne n’en veut. Nous détenons quelques obligations notées CCC pour les mêmes raisons ».
Akram Gharbi pense que le High Yield est aujourd’hui le seul moyen d’obtenir du rendement sur le marché obligataire et que cette situation devrait perdurer. La macro-économie lui est plutôt favorable, cependant il faut rester prudent et vigilant car ce segment comporte du risque.
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