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Que se passe-t-il concrètement sur les marchés financiers ?
Publié le lundi 23 mars 2020Interview de Matthieu Rolin (Co-gérant de Thematics Safety) et Nolan Hoffmeyer (Gérant de Thematics Subscription Economy)
Que se passe-t-il concrètement sur les marchés financiers ?
Matthieu Rolin et Nolan Hoffmeyer : Nous connaissons une crise sanitaire sans précédent dans l'histoire moderne. Les marchés anticipent un ralentissement très fort de l'économie mondiale. Au-delà du désastre humain que cela représente, l'un des problèmes majeurs est que les agents économiques ne sont, à ce stade, pas capables de prévoir la fin de cette crise sanitaire. Aussi, en manque de repère, le marché va dans tous les sens, parfois sans cohérence. Les banques centrales et les gouvernements interviennent massivement pour essayer de rassurer et calmer la situation. Les banques centrales essaient, tant bien que mal, de protéger le système financier, le marché de la dette et le système interbancaire, pendant que les gouvernements des principaux pays touchés annoncent des mesures de soutien très fortes, à la fois à l'endroit des particuliers et des entreprises.
Les investisseurs et les analystes financiers ont besoin de repères pour travailler. Sans visibilité sur la fin de la crise sanitaire, et donc sur une date de retour à la « normale », le marché continue de tanguer. Mais au-delà de la date de la fin de cette épidémie, il faudra aussi connaitre la sévérité de l'impact sur les opérations et les comptes des entreprises, ainsi que la vitesse de normalisation.
Quels sont les secteurs les plus touchés ?
Matthieu Rolin et Nolan Hoffmeyer : Tous les secteurs de l'économie sont touchés par cette crise. Naturellement, les secteurs les plus cycliques sont les plus pénalisés en bourse. Les secteurs de la finance, de l'industrie et de l'énergie sont pour le moment les grands perdants, affichant les baisses les plus importantes depuis le début de l'année.
Du point de vue des styles de gestion, la gestion Growth a continué à surperformer la Value, notamment du fait de la baisse très forte des rendements obligataires, et ce malgré la pentification de la courbe des taux. De la même manière, les titres de grande qualité, forte croissance et valorisation supérieure ont surperformé les titres de mauvaise qualité, à faible croissance et faiblement valorisés. Les fonds Thematics ont globalement profité de ces évolutions.
Quels sont les impacts sur les stratégies ?
Matthieu Rolin et Nolan Hoffmeyer :
- Intelligence Artificielle et Robotique : La moitié du portefeuille est moins impactée, avec des positions sur les logiciels de conception, l'automatisation médicale ou robotique. Concernant les positions plus cycliques, les gérants s'attendent à des révisions à la baisse sur les croissances de résultats à court terme, liées à des problématiques de la chaîne d'approvisionnement. Ils attendent donc avant de renforcer certaines convictions de long terme.
- La Sécurité offre beaucoup de résilience, par nature. La partie digitale, dont les valorisations étaient assez élevées, est celle qui a le moins tenu. La crise du coronavirus souligne pourtant tout le potentiel du digital, notamment avec la généralisation du « home office ». Cette compression ponctuelle des multiples est donc davantage à analyser comme une opportunité. Les titres positionnés sur la sécurité des lieux de vie ou les mesures d'hygiène ont, sans surprise, très bien résisté.
- L'Economie de l'abonnement est également un thème très résilient par nature, en raison du business model et de la visibilité qu'offrent ces entreprises. Les acteurs économiques ne vont pas suspendre leurs abonnements pour quelques mois. L'économie du partage est sous pression dans ce contexte (salle de sport, centres commerciaux), mais certaines entreprises profitent au contraire du confinement (Netflix par exemple).
- L'Eau est, sans surprise, le thème d'investissement le plus résilient. Plus de la moitié du portefeuille est positionné dans des secteurs défensifs (utilities, santé...). Quelques valeurs spécifiques, liées par exemple aux déchets du pétrole/gaz ou à des industriels cycliques, souffrent davantage dans cet environnement.
Y a-t-il une concentration géographique de vos investissements ? Est-ce un risque d'être trop exposé au marché US ? Quelle est la répartition ?
Matthieu Rolin et Nolan Hoffmeyer : Nos fonds ont un biais marqué vers les sociétés cotées sur le marché américain. La raison est simple : nos fonds investissent sur les leaders de demain, les entreprises les plus innovantes, et c'est aux Etats-Unis qu'elles se trouvent pour la plupart. Les entreprises qui veulent se développer trouvent à la fois les capitaux, le savoir-faire et les talents dont elles ont besoin aux Etats-Unis ; et une fois qu'elles ont atteint une taille suffisante et qu'elles sont prêtes à franchir le pas de la cotation, elles le font très souvent aux US.
En revanche, il est intéressant d'observer que la concentration sur l'économie américaine est moindre. En effet, les entreprises sur lesquelles nous investissons sont souvent des entreprises globales qui réalisent leur chiffre d'affaires à travers le monde. De ce fait, nos investissements sont plus diversifiés qu'il n'y parait.
Enfin, il faut garder à l'esprit que ces entreprises ont également des implantations de production globales, ce qui réduit encore le risque de concentration.
Comment anticiper le jour d'après ?
Matthieu Rolin et Nolan Hoffmeyer : Nous ne cherchons pas à anticiper le jour d'après, mais les trimestres d'après. Nous sommes des investisseurs de long terme et nos investissements reflètent nos convictions à 2, 3, 4 ans, voire plus. Chacune des sociétés dans lesquelles nous investissons est poussée par une histoire de croissance séculaire.
Même si nos investissements sont naturellement pénalisés à court terme par les mouvements erratiques des bourses mondiales, nos convictions n'ont pas changé. Dans la période actuelle, nous observons les niveaux de valorisation de très près ; et cela peut nous amener à ajuster nos portefeuilles, mais sûrement pas à les transformer de fond en comble. La discipline à laquelle nous nous astreignons et la robustesse de notre processus de gestion nous permettent de rester serein dans la période actuelle. La sortie de crise sera compliquée, mais nous y travaillons déjà.
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