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Pour arriver à limiter le réchauffement climatique à +2°, il faudrait l’équivalent covid tous les ans pour les décennies à venir…
Publié le mardi 19 janvier 2021Le réchauffement climatique est devenu un enjeu dont les effets se font ressentir quotidiennement. Les deux tiers du réchauffement climatique sont imputables aux seules 50 dernières années. Pour éviter des conséquences irréversibles sur les écosystèmes naturels et la vie humaine, il est désormais impératif de tenir les engagements des accords de Paris. Il faut ainsi limiter la hausse des températures à moins de +2°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Jean-Marc Jancovici (Associé Carbone 4) était interrogé par Nicolas Jacob (Responsable de la recherche ESG d’ODDO BHF Asset Management) sur la question de la transition écologique.
Comment définir la transition écologique ?
Il n’existe pas de définition normative de la transition écologique et c’est tout le problème. Selon les nations unies, le développement durable est un développement n’empêchant ni les générations futures ni les générations présentes de satisfaire leurs besoins. Seulement, il n’existe pas non plus de définition normative pour le besoin. Pour la transition écologique, « chacun voit midi à sa porte et c’est très difficile d’avoir une vision partagée ».
En ce qui concerne la question climatique, un impératif à respecter peut cependant être donné, et il provient de la physique. Le dioxyde de carbone, gaz à effet de serre émis par les hommes, a la particularité d’être chimiquement inaltérable tant qu’il est dans l’atmosphère. Il a également la propriété d’intercepter les infrarouges terrestres de grandes longueurs d’ondes émises par la surface terrestre. Ainsi, plus il y a de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, plus l’atmosphère est opaque au rayonnement infrarouge émis par la planète et plus la surface de la terre se réchauffe. Par conséquent, l’épreuve obligatoire à passer est d’arriver à baisser les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à atteindre la neutralité carbone. « Si on n’est pas capable de le faire volontairement, la finitude des stocks fossiles fait qu’on y arrivera à un moment ou à un autre, et les régulations involontaires ressemblent plus au covid qu’à quelque chose de sympathique ».
Pourquoi est-il important de rester en dessous de la barre des +2°C ?
L’objectif des +2°C est « un objectif devenu politique », la science ne donne pas de chiffre précis. L’ingénieur le rappelle, les dégâts pour la planète ne sont pas proportionnels à l’élévation de température. « +2°C ce n’est pas 2 fois plus grave qu’un degré mais peut-être 1000 fois plus grave ».
En regardant les inerties des systèmes, les premiers 1,5°C sont déjà embarqués dans les émissions passées. Pour se limiter à 2°C, il faudrait que les émissions planétaires baissent de -5% par an pour les décennies à venir, soit l’équivalent d’un covid chaque année.
Comment définir la neutralité carbone pour une entreprise aujourd’hui ?
Dire qu’une entreprise devient neutre sous-tendrait l’idée qu’elle a été capable de s’abstraire d’un problème climatique concernant l’ensemble de l’activité humaine et qu’elle a supprimé sa dépendance aux combustibles fossiles. « La neutralité des entreprises aujourd’hui est un tour de passe-passe basé sur une comptabilité de la compensation qui n’a pas de sens ». Se « dérisquer » pour une entreprise, ce serait contribuer à la neutralité mondiale, ce qui est tout à fait différent.
Quels seraient les meilleurs investissements pour atteindre la neutralité carbone ?
Tout d’abord, pour produire de l’électricité avec du solaire ou de l’éolien, les besoins de métal et d’espace sont une centaine de fois plus importants par kWh produit qu’avec un mode fossile ou nucléaire. De plus, il ne faut pas oublier que les panneaux solaires et les éoliennes sont des dispositifs produits dans un monde de perfusion fossile. « On ne fera pas fonctionner une humanité industrielle avec 8 milliards d’individus seulement avec des énergies renouvelables, c’est impossible ».
En revanche, Les énergies renouvelables sont intéressantes pour les investisseurs puisqu’elles offrent des revenus garantis sur le long terme. Néanmoins, « le jour où on aura plus que des panneaux solaires et des éoliennes pour faire tourner toute l’industrie, le prix ne sera surement pas le même ».
Que peut-on attendre de la COP26 à Glasgow en novembre prochain ?
« Je n’en attends rien du tout ». Selon Jean-Marc Jancovici, la seule COP ayant produit des résultats intéressants était la COP21 de Copenhague où l’objectif politique des +2°C a été décidé. Plus globalement, la COP est un régime où tout est décidé à l’unanimité. Chacun arrive avec ce qu’il est prêt à faire et aucun système contraignant n’en sortira pour l’humanité.
Dans ce contexte, que peut faire l’investisseur pour favoriser cette transition ?
Tout d’abord, il faut comprendre que le monde dans lequel nous vivons est un monde de machines. Ces machines utilisent aujourd’hui des combustibles fossiles. L’efficacité et le déplacement de l’énergie fossile vers d’autres énergies ne peuvent pas aller à une vitesse suffisante pour garder le parc de machines actuel. La première conclusion à avoir en tête est qu’un monde visant les +2°C est un monde structurellement en récession.
Pour favoriser cette transition, Jean-Marc Jancovici donne deux conseils aux investisseurs :
- Bien comprendre le problème à traiter. Il faut comprendre les données physiques, les constantes de temps, les ordres de grandeur et les irréversibilités. Il faut aussi comprendre le lien entre énergie et économie.
- Se doter d’un outil pour mesurer l’empreinte carbone.
En guise de conclusion, Jean-Marc Jancovici met en garde les investisseurs. « Dans le monde de l’investissement on manipule des euros. Trop de gens pensent que les euros d’hier sont le meilleur élément pour prédire les euros de demain, alors que c’est la physique ».
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