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Enfin un gérant (vraiment) expert en médecine…
Publié le mardi 9 février 2021
Si la Covid-19 est au centre des préoccupations depuis de nombreux mois, il ne faut pas oublier que le cancer reste la première cause de mortalité dans le monde. Rudi van den Eynde, Head of Thematic Global Equity chez Candriam, revient sur les avancées de la médecine dans la lutte contre cette maladie
Dans la presse, de nombreuses voix s’élèvent pour dire que les avancées majeures réalisées dans le domaine des vaccins contre la COVID-19 fondés sur des techniques de l’ARN messager (ARNm) ouvrent la voie à de nouveaux traitements contre le cancer. Partagez-vous ce point de vue ?.
Rudi Van den Eynde : Cela est vrai dans une certaine mesure. Effectivement, la technologie de l’ARNm est déjà utilisée dans la recherche contre le cancer. Dans un premier temps, la fabrication en masse des vaccins ARNm pour la COVID-19 se fonde sur des percées dans le domaine de la biotechnologie qui remontent à plus de 30 ans ; il ne s’agit donc pas d’une découverte toute récente. Dans le secteur de la recherche médicale, les spécialistes suivent de très près les découvertes dans d’autres domaines, car ils savent que les nouvelles idées et technologies se croisent et s’enrichissent toujours mutuellement. Des études ont déjà été menées visant à créer un vaccin contre le cancer à base d’ARNm. Celui-ci serait conçu pour apprendre au corps à produire un antigène anticancer spécifique, qui à son tour, stimulerait le système immunitaire pour cibler les cellules cancéreuses. Malheureusement, le succès n’a pas été au rendez-vous, mais les efforts visant à créer des thérapies contre le cancer à base d’ARNm se poursuivent. (...)
Nous suivons de très près le développement de différentes immunothérapies, dont l’ARNm et beaucoup d’autres, et notamment certaines techniques plus éprouvées comme l’utilisation des anticorps dans le domaine de l’oncologie. Il existe beaucoup de traitements pour le cancer, mais aucun n’est parfait. Le cancer n’est pas une seule maladie, mais comprend entre 100 et 200 cancers différents, selon le système de classification. Cette complexité explique la faible probabilité de trouver une solution universelle. A contrario, il existe de nombreux traitements différents, dont certains sont déjà utilisés ou en cours de développement, ou employés de manière complémentaire avec d’autres, sans pour autant s’invalider mutuellement.
Donc vous n’attendez pas d’investir dans une thérapie miracle. Au contraire, vous suivez attentivement la recherche sur de nouveaux traitements capables d’améliorer les thérapies existantes de lutte contre le cancer ?
Rudi Van den Eynde : C’est exactement cela (...) Notre équipe dispose de connaissances spécialisées dans le domaine des sciences médicales, sur lesquelles nous nous appuyons pour analyser en continu les nouveaux développements de médicaments, les nouveaux tests de dépistage et les nouvelles méthodes de profilage des tumeurs. De nombreux projets semblent très prometteurs à l’étape des tests pré- cliniques, mais seuls les essais cliniques permettront de déterminer si une thérapie offre de réels espoirs pour les patients.
Par conséquent, nos décisions d’investissement sont principalement fondées sur l’analyse de données cliniques, ainsi que sur le mécanisme d’action des traitements potentiels et leur « package » pré-clinique. Nous ne réalisons des investissements significatifs que si les traitements sont adossés à des données cliniques prometteuses, même si ces dernières ne se fondent que sur un nombre relativement restreint de patients.
Le financement est beaucoup moins problématique qu’il ne l’était il y a quelques années. En règle générale, les start-ups qui proposent de réelles solutions innovantes dans notre domaine ne rencontrent pas de problème. Le capital d’amorçage provient initialement d’investisseurs en capital-risque bien avisés, dont un grand nombre disposent d’une réelle expertise et reconnaissent le potentiel offert par certaines innovations. Les entreprises cotées en bourse peuvent également lever des fonds en émettant des actions. Et il existe également de nombreux fonds spécialisés, comme le nôtre, qui permettent de financer des pipelines de recherche. (...)
Quelles sont les avancées dans le domaine du traitement du cancer qui vous semblent aujourd’hui le plus intéressantes, en tant qu’investisseur ?
Rudi Van den Eynde : L’une des technologies récentes les plus intéressantes est celle dite de dégradation de protéines ciblées. (...)
D’autres avancées portent sur un nouveau traitement visant à bloquer les minuscules liaisons entre les cellules, qui sont utilisées par le cancer mais qui sont trop petites pour que les anticorps puissent y pénétrer. (...)
La difficulté dans la lutte contre le cancer est que les cellules mutent très rapidement et deviennent résistantes aux traitements. C’est pourquoi les médecins sont confrontés à la nécessité de combiner les thérapies ou d’utiliser des traitements complètement différents de manière séquentielle, pour prolonger la vie des patients. Certains cancers ne pourront peut-être jamais être guéris. Pour ces cas particuliers, l’objectif serait de transformer le cancer d’une maladie aiguë à maladie chronique, associée à des traitements continus, qui permettraient au patient de gagner de nombreuses années de vie avec le moins d’effets secondaires possibles.
Dans cette longue lutte, chaque petit pas en avant est une avancée pour mieux soigner les patients. De même, chaque nouvelle autorisation de médicament est une amélioration par rapport à l’existant. La meilleure marche à suivre est donc d’identifier les avancées qui enrichissent progressivement nos capacités de traitement et de donner aux projets les plus prometteurs les moyens de se réaliser.
H24 : Candriam propose le fonds Candriam Equities L Oncology Impact (+28,86% en 2020 et +3,62% YTD).
La société a décidé de reverser jusqu’à 10% des frais de gestion nets perçus à diverses associations et/ou organisations qui luttent contre le cancer via la recherche scientifique ou le développement de traitements, la mise en place de projets sociaux pour les familles, l’information, la sensibilisation du public et/ou dans la prévention.
Pour lire l'interview complète de Rudi Van den Eynde, cliquez ici.
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