Géraldine Métifeux (cabinet Alter Egale) : « Les partenaires ne sont pas à  la hauteur de cette crise...»

Géraldine Métifeux, Fondatrice du cabinet ALTER EGALE

H24 : En cette période particulière, quel est le rôle du CGP ?

Géraldine Métifeux : Le rôle du CGP est par nature un rôle de conseil.

Pour pouvoir toujours être en mesure de le délivrer, nous nous sommes naturellement organisés en télétravail dès que cela a été rendu « obligatoire ». Nous avions préparé cette organisation à compter du 13 mars, suite aux premières annonces du Président de la République.

Au passage, je remercie l'équipe pour être plus que professionnelle et engagée pour que notre service client ne perde pas en qualité.

Dans cette crise, le conseil et l'accompagnement sont fondamentaux.

C'est dire si nous devons être « présents » auprès de nos clients pour d'une part les tenir informés des impacts immédiats sur leur patrimoine financier et immobilier et d'autre part, sur ce qu'on peut en prédire des impacts à plus long terme sur leur organisation patrimoniale.

C'est notamment l'occasion de reprendre du risque puisque nos clients étaient peu exposés au risque actions. Nous considérons qu'avec parcimonie et avec l'humilité que nous impose cette crise, nous pouvons choisir de s'exposer petit à petit sur des fonds actions notamment actions internationales (en privilégiant à nouveaux la société Carmginac et leur fonds Carmignac Investissement) et ce, soit par de nouveaux investissements, soit par l'arbitrage des produits monétaires, des fonds Euro ou des fameux fonds dits prudents.

C'est aussi l'occasion pour nos clients, qui pour certains sont plus disponibles, de prendre le temps de revoir certaines parties de leur organisation patrimoniale et notamment la partie prévoyance.

Contrairement à beaucoup d'activités, l'activité d'Alter Egale ne faiblit pas pendant cette crise. C'est une chance.

Nous sommes en pleine période de points actifs (comme chaque trimestre) et répondons à nos clients pour toutes les questions qu'ils pourraient se poser.

Nous assurons aussi la continuité de la gestion de leurs dossiers notamment en matière de création de SCI, de financement, d'organisation de la transmission de leur patrimoine en lien avec les notaires et fiscalistes avec lesquels nous avons l'habitude de travailler, en particulier la société Thésée (avocats notaires).

Ce serait presque des semaines types si nous n'étions pas en télétravail.

H24 : Côté clients, quelles sont leurs réactions ?

Géraldine Métifeux : Nos clients sont comme tous les français confinés, parfois inquiets pour eux-mêmes ou leur devenir économique.

Mais pour l'essentiel, ils apprécient notre pro-activité et notre très grande réactivité lorsqu'ils nous sollicitent.

Ils sont très calmes face aux situations de marchés financiers. Ils suivent pour l'essentiel nos préconisations. A cet égard, alors qu'on entendait souvent dire que les clients, en général, sont peu éduqués financièrement, je les trouve relativement à l'aise avec la matière. Ils comprennent très bien les enjeux que nous leur exposons.

Par ailleurs, nos clients sont satisfaits de notre politique en matière de produits structurés qui ont payé leurs coupons même en mars dernier. Cela rend ses lettres de noblesse à cette classe d'actifs. A certaines conditions tout de même : que CGP, émetteur, structureur et banque/assurance ne soient pas trop gourmands en termes de frais.

C'est aussi dans ce type de période que la qualité de l'émetteur joue et que notre choix massif de retenir BNP Privalto prend tout son sens.

Nos clients manifestent plus d'inquiétude pour le marché immobilier. Mais, là, il est plus difficile d'être réactif et mobile face à un actif relativement peu liquide a fortiori en période de confinement. A nouveau, la qualité des actifs et partenaires prend tout son sens.

Nos clients sont tous très reconnaissants de pouvoir compter sur notre présence à leurs côtés pendant le confinement.

H24 : Les partenaires sont-il à la hauteur ou pas de cette crise ?

Géraldine Métifeux : Sincèrement, non.

Mais je vais immédiatement nuancer mes propos.

Pour l'essentiel, nos interlocuteurs plateformes, assureurs, sont présents, réactifs et plutôt pro business.

En revanche, l'organisation administrative semble plus hésitante, le digital va devoir demander encore beaucoup de perfectionnement. Nous avons plus de contacts avec les services informatiques qu'avec les services de back-office. C'est dire.

Avec un peu de chance, on va gagner un an sur le digital. Peut-être même que les contrats de capitalisation seront éligibles !

Côté asset managers, je suis plus partagée. Je n'ai jamais été fan des réunions où on apprend pas grand-chose donc je ne suis pas plus fan des visio-réunions.

Mais les assets avec lesquels nous avons l'habitude de travailler sont globalement assez présents et assez transparents. Le problème vient après du référencement de fonds en cette période de confinement.

Je peux difficilement juger de ceux avec qui nous ne travaillons pas et avec lesquels nous n'avons logiquement aucun contact particulier.

Côté banque/financement, c'est sans doute là que l'efficacité est moindre. A se demander si tous les conseillers en banque ne sont pas devenus des conseillers professionnels débordés par les PGE et donc sans ressource pour les prêts immobiliers de nos clients...