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Edouard Carmignac et Daniel Collignon font le point sur leurs relations avec les CGP...
Publié le mercredi 25 octobre 2023Repères, le magazine de la CNCGP, a interrogé deux dirigeants : Edouard Carmignac, Président de Carmignac Gestion, et Daniel Collignon, Directeur général de Spirica. Ils partagent leur point de vue et leur analyse sur l'évolution du métier et les incidences sur leurs relations professionnelles avec les CGP.
Quels sont, selon vous, les plus grands changements vécus par les CGP ces vingt dernières années ?
Daniel Collignon
Clairement, l’accumulation de nouvelles réglementations conduisant à de nouvelles obligations est un des changements majeurs intervenus dans le monde des CGP sur les vingt dernières années. Tout, ou presque, a été dit sur le sujet : en particulier, si ces évolutions sont toutes destinées à améliorer la qualité et la transparence de l’épargne des Français, et en particulier ceux bénéficiant d’offres riches et parfois complexes, il n’en reste pas moins qu’elles sont compliquées à appréhender et génèrent un travail d’accompagnement dense et une documentation volumineuse à destination du client (dont on peut parfois questionner l’utilité réelle).
Mais ce n’est pas le seul : le mode de relation avec son client, basé sur l’écrit papier et l’oral, s’est vu formalisé de plus en plus (compte tenu des nouvelles obligations réglementaires), et complété par une communication digitale, certes pertinente et considérée comme indispensable par beaucoup, mais compliquée aussi à maîtriser et à utiliser à bon escient dans la relation globale avec son client.
Enfin, la richesse de l’offre financière mise à sa disposition et à celle de ses clients l’a conduit à intégrer une dimension financière qui n’était pas traditionnellement au centre de ses missions : à côté des OPCVM classiques, des ETF, des titres vifs, des produits structurés, des UC immobilières, et maintenant du private equity et des infrastructures ! CGP et conseiller financier.
Et aussi, la structuration du métier, autour d’associations, de regroupements, de plateformes ; ce qui a permis au passage d’asseoir la notoriété du métier et son aura.
En quoi cette évolution de la profession modifie-t-elle vos relations avec vos partenaires CGP ?
Edouard Carmignac
J’ai créé Carmignac en 1989 avec l’ambition d’offrir à tous les investisseurs le meilleur de la gestion active et alternative et avec la conviction que seules la gestion active et l’indépendance pouvaient nous permettre de nous hisser à la hauteur de cette ambition. C’est toujours au cœur de notre approche. On dit parfois que l’amour dure trois ans.
Entre les CGP et Carmignac, l’idylle a débuté il y a près de 35 ans et je veille à ce qu’elle dure. Je crois que notre indépendance a résonné avec la leur et c’est sans doute l’une de mes plus grandes fiertés : avoir su nouer des relations de confiance et des partenariats qui n’ont cessé de se renforcer avec le temps, en France mais également dans toute l’Europe. Ils ont été les premiers à nous faire confiance et demeurent au centre de notre développement. Bien sûr, leur métier a évolué, il s’est largement professionnalisé, mais pour l’essentiel, je retrouve aujourd’hui les mêmes attentes : écoute, transparence, proximité avec les équipes commerciales et de gestion.
Notre engagement, c’est d’être présent, au plus près de leurs attentes, de leurs besoins, dans les bons moments comme dans les plus difficiles, pour leur apporter les services dont ils ont besoin et les aider à servir au mieux leurs propres clients.
Le phénomène de rapprochement des cabinets de CGP ou de la croissance des cabinets influence-t-il l’offre des sociétés de gestion et compagnies d’assurance ?
Daniel Collignon
Traditionnellement, dans le monde des CGP, l’offre des assureurs est générique, tant en matière de produits (cela incluant les UC sous-jacentes) qu’en matière de services, à travers, en général, des extranets ou plateformes riches, mais équivalentes pour tous. En se regroupant ou en grossissant, les CGP se dotent de la capacité de définir une offre qui leur sera dédiée, et en particulier en matière d’UC qui sortent de leur environnement (asset managers ou courtiers financiers faisant partie de leur groupe), mais aussi d’investir dans leurs propres outils d’interface avec leurs clients, en ne demandant plus aux assureurs que de leur fournir de la donnée, et de traiter celles qu’ils leur adressent, à travers des API.
Le rôle des assureurs va s’épurer : ils vont devenir concepteurs / assembleurs de produits, dont ils garantiront la conformité et l’adéquation aux clientèles visées, et la bonne conservation et la bonne protection des données sur leurs clients ou leurs contrats, qu’ils géreront (ou pas) ; mais ce sera le cas aussi de leurs relations avec les plus petits CGP, si on accepte l’idée qu’ils seront intermédiés demain par des plateformes multi assureurs.
De quelle façon adaptez-vous votre politique commerciale / offre de produits dans un contexte économique inflationniste ?
Edouard Carmignac
Nous sommes des gérants actifs, indépendants et flexibles. Être actifs, c’est être dans l’anticipation. Être indépendants, c’est avoir le courage de ses convictions. Enfin, être flexibles, c’est être réactifs. Nous pensons nos solutions de placement pour qu’elles puissent s’adapter rapidement à des contextes de marchés très différents les uns les autres.
Le retour de l’inflation a marqué un véritable changement sur les marchés d’actions et de taux. Avec des taux durablement faibles voire négatifs, la classe d’actifs obligataire avait été délaissée par certains. De notre côté, nous avons bâti une gamme obligataire resserrée, cohérente et diversifiée constituée de stratégies flexibles qui figurent aujourd’hui parmi les meilleures de leur catégorie. La hausse des taux a changé la donne et rendu son attractivité à ce segment du marché, notamment le marché des obligations d’entreprises, avec, depuis le début de l’année, une forte traction commerciale sur nos fonds de crédit à échéance.
Plus globalement, nous assistons au retour du cycle et celui-ci va permettre aux bons gérants d’actifs de tirer leur épingle du jeu. La période d’incertitudes qui s’ouvre sur les marchés financiers renforce la proposition de valeur de la gestion active. Croyez-moi, nous comptons être un de ceux-là pour offrir à nos clients, notamment les CGP, des solutions d’investissement qui sauront bénéficier de cet environnement.
Les réglementations auxquelles sont soumis les CGP seront- elles supportables à terme pour les structures unipersonnelles ?
Daniel Collignon
Si aujourd’hui un CGP veut comprendre et intégrer seul l’afflux de réglementation qui le concerne, il doit effectivement s’y consacrer à plein temps, ce qui n’est pas réaliste. Or, il doit, plus que jamais, se recentrer sur son client et prendre connaissance de sa situation globale, de ses objectifs et de sa capacité à comprendre les solutions qui lui seront proposées. Pour tout le reste, du respect de ses nombreuses obligations à la sélection des produits et allocations d’actifs correspondant aux besoins de ses clients, il devra s’appuyer sur des outils qu’il trouvera à deux endroits : chez des fournisseurs de solutions, agrégateurs, outils financiers ou juridiques, etc., ces outils étant alors payants, ou auprès des plateformes auxquelles il est affilié, qui les lui fourniront en général gratuitement, ces outils étant l’accessoire de leur activité principale, l’offre de produits. En général, il utilisera une combinaison des deux.
C’est ainsi qu’on verra apparaître en France (après d’autres pays dans le monde) des fournisseurs d’outils qui n’auront rien à envier à ceux utilisés par d’autres acteurs du marché de l’épargne, et des plateformes à vocation multifournisseurs qui offriront la fluidité digitale de la relation avec les fournisseurs, au profit des CGP isolés (ou non) dans le cadre des services qu’ils rendent à leurs clients.
La tendance à la concentration des sociétés de gestion est-elle inéluctable ? Complique-t-elle l’allocation d’actifs proposée par les CGP ?
Edouard Carmignac
La consolidation du marché français était prévisible et elle va se poursuivre. Il existe dans notre pays un nombre important de sociétés de gestion, bien plus que chez nos voisins italiens ou espagnols par exemple. La conformité et la législation en général font désormais figure de barrières à l’entrée qui imposent d’atteindre une taille critique. On ne peut que constater qu’il ne reste plus beaucoup de sociétés de gestion vraiment indépendantes. Le marché se polarise à marche forcée. D’un côté, il y a ceux qui font le pari de la taille et de l’autre ceux qui font le pari de la spécialisation.
Nous faisons naturellement partie de cette deuxième catégorie et resterons indépendants pour une raison simple : c’est dans l’intérêt de nos clients. Mais l’indépendance pour l’indépendance n’a pas beaucoup de sens. Elle nous permet de faire des choix pour le long terme, quitte à impacter le court terme, de refuser le consensus si nous le pensons inexact. Ce qui se traduit par un alignement d’intérêts entre nos clients, nos salariés et la société Carmignac. C’est pourquoi la majorité de nos fonds propres, supérieurs à 2 milliards d’euros, est investie dans les même fonds que ceux que les CGP offrent à leurs clients. Pour eux, notre proposition de valeur est claire : un engagement total à leurs côtés, des convictions mises en oeuvre dans les portefeuilles et des intérêts partagés.
Source : Extrait de Repères, le magazine de la CNCGP
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