Bertrand Fitoussi

 

 

On a rencontré Bertrand Fitoussi, il était Responsable Crédit Structurés en 2007 à  la Société Générale. Il est aujourd’hui Responsable de l’équipe Fixed Income chez Natixis à  Londres. Bertrand Fitoussi a 28 ans d’expérience dans le secteur financier. Il est diplômé de l’École Polytechnique (1987), Ingénieur des Ponts et Chaussées et détient un DEA de finance de Paris Dauphine. Il est aussi écrivain et auteur du livre « Crise et châtiment ». Interview...

 

H24 Finance : Comment vous est venue l’idée de ce roman ?

Bertrand Fitoussi : J’ai eu la chance -ou la malchance- de vivre le tsunami de la crise de 2008 aux premières loges, puisque j’avais un poste à  responsabilité sur les crédits structurés à  la City.

 

Au milieu du tumulte, dans ma salle de marché, je me suis dit : seul le roman peut décrire correctement les situations existentielles des gens ordinaires (les traders sont des gens ordinaires) confrontés à  cette crise.

 

J'ai placé un homme en pleine crise mondiale et en pleine crise de la quarantaine, simultanément. Comment perdre -ou garder- le contrôle de sa vie dans la tempête.

 

 

H24 Finance : Quelles ont été les réactions de vos lecteurs ?

 

Bertrand Fitoussi : Un ami banquier d’affaire, qui a été l’un des patrons de Lehman à  Londres, m’a félicité : « Je te remercie, tu as écrit le roman que j’aurais voulu écrire. Je disais à  mes amis : ne croyez pas ce que l’on vous raconte, c’est beaucoup moins simple que ça. ».

 

J’ai aussi été agréablement surpris d’avoir pas mal de lectrices fans, alors que je craignais la réaction des féministes, puisque mon roman est assez cru, écrit au "je", avec deux voix masculines qui s’expriment sans filtre sur les femmes et le sexe.

 

Enfin, le meilleur pour la fin : beaucoup de lecteurs m’ont dit qu’ils avaient beaucoup ri, et que la qualité de mon roman, c’était l’humour. Tant mieux !

 

H24 Finance : Quels sont les partis pris de style, de narration ?

 

Bertrand Fitoussi : Mon sujet est lourd, mon ton devait être plus léger et ironique.

 

J'ai tenté d'introduire une drôlerie croissante au fur et à  mesure que la crise, emportant tout sur son passage, modifie la vision du monde du personnage principal.

 

Il se décoince progressivement, le ton du roman aussi.

 

H24 Finance : Pourquoi ce titre "Crise et châtiment"?

 

Bertrand Fitoussi : Dostoïevski c'est l'horreur du crime qui cherche le châtiment, Kafka c'est le châtiment (ou du moins l'accusation) qui cherche le crime, mais le piège de la vie économique moderne -et j’ajoute, et de la vie moderne amoureuse et sexuelle- , c'est qu'il n'y a ni crime, ni châtiment, et c'est peut-être pire.

 

 

Pour en savoir plus ou lire le bouquin cet été, cliquez ici