Il peut être utile de faire la lumière sur un phénomène récent qui prend rapidement de l’ampleur : le crowdfunding.

Également appelé financement participatif, ce nouveau dispositif bénéficie depuis l’an dernier d’un cadre réglementaire qui permet aux particuliers d’investir directement dans le capital d’entreprises non cotées.

Qu’est-ce que le crowdfunding ?

Il existe plusieurs formes de crowdfunding : le don, le prêt et le financement avec prise de participation.

C’est ce dernier qui peut s’apparenter au private equity et que nous traitons dans cet article, même si le principe est assez différent.

Dans le private equity, le ticket d’investissement minimum est de 500 000 euros, et on peut rapidement atteindre plusieurs millions d’euros.

Avec le crowdfunding, c’est l’association d’un grand nombre de personnes investissant de petits montants - quelques centaines d’euros, parfois quelques milliers d’euros - qui permet aux porteurs de projets de se financer.

Plusieurs plateformes de financement participatif se sont spécialisées dans le financement de start-up et de PME de croissance.

Elles permettent aux particuliers de jouer le rôle d’investisseurs en étudiant les dossiers et en sélectionnant ceux qui leur semblent les plus prometteurs.

Il n’accompagne pas les start-up

La Banque Privée 1818 est allée à la rencontre des principaux acteurs du marché afin de pouvoir conseiller ses clients.

« Nous leur préconisons d’attendre un ou deux ans afin d’observer comment se développent ces plateformes et les entreprises qui font appel à elles. En l’état, le niveau de risque nous semble dissuasif », explique Pierre Winkel, directeur Marketing et Développement de la Banque Privée 1818.

La différence majeure entre le financement participatif et le private equity classique tient au rôle que jouent traditionnellement les fonds d’investissement.

Ces derniers, avant d’investir, réalisent un audit complet des entreprises cibles.

Ils ont le savoir-faire comptable, mais aussi un historique qui leur permet de juger de la qualité d’un dossier.

De même, une fois l’investissement réalisé, les fonds d’investissement sont des actionnaires actifs.

Ils ne donnent pas seulement du capital à leurs participations, mais aussi des conseils.

« Leur véritable compétence réside dans la capacité d’accompagnement », souligne Pierre Winkel.

C’est ce qui leur permet d’offrir des retours sur investissement fiables dans la durée.

Or, avec le crowdfunding, aucun des actionnaires particuliers n’est en mesure de jouer le rôle d’un fonds d’investissement.

Certes, la plateforme va réaliser une forme d’audit en amont, afin de s’assurer a minima de la qualité des dossiers qu’elle présente, mais on est loin de l’audit professionnel.

Le crowdfunding est lui-même une start-up

Et, surtout, aucun des particuliers ayant investi ne pourra contrôler la gestion de l’entreprise par la suite.

De plus, si la plateforme vient à disparaître, les investisseurs particuliers devront se regrouper au sein d’une holding afin de suivre leur investissement.

Il ne propose pas forcément les meilleurs dossiers

Enfin, il faut être conscient que les meilleurs dossiers accèdent aux fonds d’amorçage classiques.

Il est encore trop tôt pour se prononcer sur la qualité de ceux portés par les plateformes, mais on peut au moins s’interroger sur leur choix de s’adresser au grand public, plutôt qu’aux investisseurs professionnels.

Source : Banque Privée 1818