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⛽ TOTAL dans un portefeuille ISR : C'est OUI ou bien c'est NON ?
Publié le vendredi 15 avril 2022La démocratisation de l'Investissement Socialement Responsable a mis en lumière la diversité des approches prenant en compte les critères d'investissement extra-financiers. Pour illustrer ces différences de points de vue, nous avons posé à quelques sociétés de gestion la question suivante : investir dans TotalEnergies est-il compatible avec une philosophie d'investissement dite responsable ?
Investir pour faire bouger les lignes
La question n'est pas anodine tant l'exemple est représentatif. Néanmoins, il ne faut pas automatiquement exclure TotalEnergies dans le cadre d'une gestion ISR selon certains acteurs. « D'un côté, Total reste un des plus gros pollueurs avec un mix énergétique qui s'améliore trop doucement. Mais c'est aussi l'une des entreprises qui représente les plus fortes réductions de GES en volume », souligne Adrien Barbanchon, Directeur Commercial Distribution chez M&G Investments. L'entreprise ayant la capacité de s'améliorer, d'investir et d'innover, il faudrait donc l'inciter à évoluer. Et pour y parvenir, « il faut être investi afin de mettre la pression sur le management et peser lors des assemblées avec nos votes pour forcer les changements », rappelle Nicolas Lhomme, Responsable Commercial Retail chez AXA Investment Managers.
Nombreux sont les gérants qui privilégient ainsi un positionnement engagé auprès de la 5ème plus grosse capitalisation boursière française. « C'est un acteur majeur de la transition énergétique en cours », insiste Marc Renaud, Président de Mandarine Gestion. En tant qu'investisseur responsable, DNCA Finance attache également la plus grande importance à maintenir un dialogue constant avec les entreprises dans lesquelles la société investit. « Notre volonté est de les accompagner dans l'intégration au sein de leur plan stratégique du mix énergétique. Qu'il s'agisse d'apporter un éclairage additionnel à notre analyse ou d'encourager les sociétés que nous finançons à adopter de meilleures pratiques, nous considérons l'engagement comme un pilier fondamental de notre démarche d'investisseur responsable », précise le Directeur commercial Vincent Rémy.
L'idée défendue est donc que TotalEnergies, comme d'autres entreprises dont l'activité et l'impact environnemental peuvent être considérées comme controversées à court terme, peut très bien figurer dans un fonds comportant des contraintes climatiques spécifiques. Pour autant, elle doit démontrer sa volonté d'évoluer et de contribuer à la transition. « D'autant plus si la société de gestion a mis en place une politique d'engagement auprès des émetteurs d'actions ou d'obligations pour influer sur le comportement à moyen terme, tranche Mario Petrachi, Directeur Commercial chez Generali Investments.
Axiom Alternative Investments s'autorise également d'investir dans le titre sous condition. « Oui, s'il existe une politique ou un raisonnement sur le changement climatique qui soutient l'investissement et s'il est associé à des actions d'engagement », indique le Directeur distribution France Bertrand Wojciechowski.
La fin justifie-t-elle toujours les moyens ?
Bien que beaucoup de sociétés de gestion acceptent d'envisager TotalEnergies dans le cadre d'un investissement responsable, le titre n'est pas forcément intégrable dans n'importe quel véhicule. « Les énergies renouvelables représentent un axe important de développement de Total Energies, ce qui explique notre engagement actif avec la société qui vise clairement à accélérer sa transformation, toujours un peu trop lente à notre goût. Mais plus concrètement, un investissement dans TotalEnergies nous semble encore difficile à justifier dans un fonds ISR "Best in Universe" », juge Jean-Denis Bachot, Directeur de Fidelity International en France et Président de FIL Gestion.
Comgest, qui pratique cette approche consistant à privilégier les entreprises les mieux notées d'un point de vue extra-financier indépendamment de leur secteur d'activité, partage cette opinion. « Pourquoi pas y investir dans une approche "Best in Class" mais cela pourrait être plus difficile à expliquer au client du gérant privé », prévient Sébastien de Frouville, Responsable Relations Investisseurs au sein de la société.
Cette démarche de sélection des entreprises privilégie celles qui sont les mieux notées d'un point de vue des critères ESG ou qui démontrent les plus fortes convictions ESG au sein de leurs secteurs d'activités, sans privilégier ou exclure un secteur par rapport à l'indice boursier servant de base de départ. Et dans ce cadre, cette décision semble plus justifiable. « TotalEnergies est loin d'être une entreprise parfaite, mais sur le plan ESG c'est tout de même une des majors pétrolières qui fait le plus d'efforts », estime David Kalfon, Président de Sanso Investment Solutions. Sycomore AM va encore plus loin dans l'idée, comme nous l'explique son Président Emeric Préaubert : « Pour avoir une chance d'apporter une réponse concrète aux immenses défis auxquels nous sommes confrontés, et en particulier climatique, l'approche "Best in Universe" ne suffit pas. Il faut être capable d'accompagner les acteurs qui sont aujourd'hui au cœur du problème mais qui sont en train d'initier un réel virage stratégique ».
Plus rare, certaines sociétés de gestion refusent catégoriquement le titre. « C'est non pour l'instant. Nous avons d'ailleurs mené une action d'engagement actionnarial avec Total au sujet de sa politique climatique, et bien que les mesures prises aillent dans le bon sens, nous estimons qu'il reste encore du chemin à parcourir », nous confie Dan Sayag, Directeur Général de Meeschaert Amilton AM.
De manière encore plus catégorique, certains gérants trouvent l'idée inconcevable. « Existe-t-il une frontière à l'hypocrisie ? » s'interroge Stéphane Toullieux, Président d'Athymis Gestion. « Trump a été un temps pressenti pour recevoir le prix Nobel de la Paix, tout est possible, non ? » préfère ironiser Hakim Souanef, Directeur Commercial d'Erasmus Gestion.
Cet article a été rédigé par la rédaction de H24 Finance pour Boursorama.
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