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Cigogne UCITS Credit opportunities | 5.48% |
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Fidelity Absolute Return Global Equity Fund | 3.33% |
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H2O Adagio | 1.31% |
M&G (Lux) Episode Macro Fund | 0.20% |
Vivienne Bréhat | -7.87% |
Pourquoi le segment des petites capitalisations européennes déçoit autant ?
Publié le jeudi 21 novembre 2024
Depuis plus de 18 mois, les gérants ont conseillé d'investir sur l'univers des petites capitalisations européennes. Force est de constater que, malgré des valorisations basses, le segment déçoit fortement. Pour autant le gisement d'opportunités est très important. Comment l'expliquer et quel pourrait être le catalyseur pour le rebond ? H24 a demandé à des gérants investis sur la thématique de nous éclairer. |
Charles de Sivry, analyste Actions et co-gérant chez Indépendance AM
Malgré des niveaux de valorisation proches de ceux de 2008/2009, les Small cap n’attirent pas… Au contraire, depuis le 9 juin 2024, le CAC Small fait -16% et le CAC Mid & Small -12%, face à un CAC 40 à -9% et un S&P 500 à +12%. A l’inverse du succès du Private Equity il y a quelques mois et des ETF US qui collectent massivement, les Small cap sont désertées. En conséquence, leurs valorisations sont faibles. Les fonds de PE en profitent, le nombre croissant d’OPA en Europe en témoigne.
Acheter trop cher est un bon moyen de perdre de l’argent. Quand le marché réalisera le niveau de cherté des segments aujourd’hui très prisés, on peut raisonnablement s’attendre à des arbitrages en faveur de segments moins chers comme celui des Small caps.
Louis de Fels, directeur général chez Gay-Lussac Gestion
L’hégémonie des actifs américains est vraisemblablement proche de son paroxysme. La très forte surperformance du marché actions américain, depuis plus de dix ans, se traduit par une concentration extrême de ce dernier (100ème pourcentile) et devrait limiter le rendement annuel du S&P 500 à seulement 3% par an sur les dix prochaines années.
Nous pensons que la réélection de Donald Trump a conduit à une capitulation finale quant à la sous performance de la classe d’actifs des petites capitalisations européennes. L’autre élément déclencheur pourrait venir de la Présidente de la BCE qui doit se désolidariser de la Fed en continuant le processus de baisse de taux afin de revenir à des taux réels négatifs le plus rapidement possible
Diane Bruno, gérante chez Eleva Capital
L’attractivité de la classe d’actifs a été remise en cause par une sous-performance depuis 3 ans. Pourtant, en 2024, 3 catalyseurs de rebond étaient en place :
1/ des baisses de taux enclenchées et qui devraient se poursuivre en Europe (la rapide hausse des taux a beaucoup fait souffrir la classe d’actif) ;
2 / une valorisation absolue inférieure aux grandes capitalisations (du jamais vu depuis 2008) ;
3 / une classe d’actifs largement sous-pondérée (la dynamique de flux est un élément pour amplifier le rebond).
Pourtant le retour en grâce de la classe d’actifs tarde à venir ; en cause, la faiblesse des PMIs... Or, le point bas est sans doute atteint. Les indicateurs pourraient donc tous être au vert en 2025 et permettre une nouvelle surperformance des Petites & Moyennes valeurs européennes.
Raphaël Moreau, gérant chez Amiral Gestion
Le segment des petites capitalisations européennes reste à la peine dans un contexte d'apathie économique, particulièrement marqué en France et en Allemagne. Cependant, ces valeurs affichent une bien meilleure performance dans les économies plus dynamiques, notamment celles où les indicateurs PMI se sont redressés au-dessus de la barre des 50 (Espagne, Italie, Norvège, Suède, Royaume-Uni, Grèce…). Dans ces pays, les petites capitalisations ont même surperformé les grandes au cours des 12 derniers mois.
Les nouvelles élections prévues en février en Allemagne offrent une perspective encourageante pour l'économie du pays, le prochain gouvernement étant attendu avec une capacité accrue à engager des mesures de relance budgétaire. Une reprise outre-Rhin profiterait également à l'ensemble de la zone euro. Enfin, les récentes baisses de taux de la BCE devraient contribuer à une reprise progressive de l'activité économique, ce qui constitue traditionnellement un catalyseur de performance pour ce segment.
Pierre Nebout, Head of Public Equity chez LBO France
Le phénomène de décote des Small & Midcaps ne se limite pas à l’Europe. Sur 5 ans, le S&P 500 surperforme de 50% le Russell 2000. Mais si jusqu’à fin mai, sur un an glissant, le CAC Mid&Small faisait jeu égal avec le Russell 2000, suite aux élections européennes puis américaines, les petites valeurs européennes sont dorénavant en décote également avec leurs homologues américaines de 40% sur un an.
Néanmoins, avec une performance du segment en France sur un an de 5%, l’investisseur est correctement rémunéré pour attendre la correction de cette sous-évaluation, que ce soit par une croissance avec un peu plus d’inflation comme aux US ou par la prime des sorties de cote qui ferait paradoxalement du Private Equity le catalyste !
James Ogilvy, gérant chez Lazard Frères Gestion
Des périodes de sous-performance des petites capitalisations n’ont rien d’anormal et ont été observées à plusieurs reprises au cours des 20 dernières années. La spécificité de la phase de sous-performance actuelle tient à son ampleur et à sa durée (cinq ans en Europe, hormis un rebond en 2021 après la réouverture post-Covid).
Cette sous-performance n’est selon nous pas expliquée par des facteurs qui seraient structurels (ESG, private equity, MIFID…), mais par les taux d’intérêt et une remontée de l’aversion au risque parallèlement aux anticipations de récession. La fin du phénomène de normalisation rapide des taux d’intérêt enlève un obstacle majeur au rebond potentiel des petites capitalisations. Reste l’incertitude sur le cycle. Selon nous, le signal qui déclenchera un retour des flux sur le segment et qui mettra fin à la sous-performance viendra de l’amélioration des PMI, notamment manufacturiers, en Europe. Les investisseurs qui pourront encore faire preuve de patience devraient alors être récompensés.
Don Fitzgerald, gérant chez DNCA Finance
Les smid caps traversent des cycles comme toutes les classes d’actifs. Ces trois dernières années, elles ont souffert de la hausse des taux d’intérêt et ont été éclipsées par les grandes sociétés profitant des thématiques structurelles. Une partie des capitaux, autrefois dirigée vers les smid caps, s’est déplacée vers les fonds de Private Equity, où les investisseurs se retrouvent coincés. En Europe, des crises successives (guerre russo-ukrainienne, crise énergétique, incertitudes concernant les mesures de Trump) ont pesé sur la confiance des investisseurs. Cependant, les smid caps continuent de créer de la valeur grâce à la croissance de leurs revenus et à la préservation de leurs marges. Le début d’un cycle de baisse des taux et le retour des opérations M&A offrent des perspectives encourageantes. Le temps de prudence sur les smid caps européennes était en 2021, plus aujourd’hui…
José Berros, gérant à La Financière de L'Echiquier
Les facteurs qui jouaient contre les Small et Mid cap depuis fin 2021 semblent se retourner favorablement, cet univers montre des signes d’intérêt renouvelé. Les niveaux de valorisation actuels offrent, selon nous, des points d’entrée intéressants sur le long terme, et si depuis 2 mois la tendance sur les taux longs est à la hausse, à moyen terme, les politiques de baisses des taux aux Etats-Unis et en Europe devraient être plus favorables à la classe d’actifs.
Au niveau des flux, la tendance se retourne. Les flux sont positifs depuis début 2024. Nous n’avions pas connu une telle situation depuis 2019. Enfin, cet univers est propice aux opérations de fusions-acquisitions, avec une reprise marquée en Europe. Les différences de valorisations entre les sociétés cotées aux US et celles cotées en Europe pourraient accélérer ce phénomène à moyen terme, devenant ainsi des cibles pour des fonds de Private Equity ou des industriels.
Sébastien Lalevée, directeur général chez Arbevel
Si la décote historique des small caps européennes face aux grandes valeurs est historique, elle ne constitue pas en soi un point d'inflexion. Néanmoins, plusieurs signaux convergent désormais vers un possible rebond de la classe d'actifs. Les flux commencent à se redresser, notamment sur les mid caps, et le marché des fusions-acquisitions retrouve son dynamisme, confirmant l'attractivité des valorisations actuelles.
Ce segment de la cote nous montre également, trimestre après trimestre, la capacité d'adaptation et de résilience de ces sociétés, parfaitement positionnées pour une activité plus propice, ce qui est déjà le cas aux États-Unis. D'ailleurs, le consensus s'attend à une croissance bénéficiaire 2025 deux fois plus importante sur les small caps, pour la deuxième année d'affilée. Restons humbles sur le timing, mais les ingrédients d'un rebond significatif semblent enfin réunis.
Pierrick Bauchet, Directeur de la Gestion et Président d'Inocap Gestion
Valorisation, momentum, flux : le triptyque à scruter pour les smallcaps !
La croissance de leurs profits aura été décevante au cours des 18 derniers mois. Les incertitudes fortes (géopolitique, déstockage mondial) ont été amplifiées en France par la dissolution. Leurs valorisations relatives sont au plus bas depuis 20 ans en France et en Europe ! La reprise des surprises macro positives depuis juillet aux États-Unis et septembre en Europe, la fin du mouvement de déstockage et la poursuite des baisses des taux d’intérêt pourraient alimenter leur croissance et leur surperformance, déjà enclenchée aux États-Unis. Le Russell 2000 progresse de 11% depuis 6 mois contre -18% pour le CAC Small.
Cyrille Carrière, Directeur de la Gestion et Président de LONVIA Capital
Les valorisations des smid caps européennes, après un sommet en 2021, ont depuis sensiblement baissé à la suite d’ajustements liés au choc de taux en 2022/2023, à la digestion des stocks post-Covid qui ont impacté les carnets de commande, et aux incertitudes économiques et politiques.
Ces facteurs ont pesé sur les flux et freinés malgré plusieurs faux-départs, un rebond attendu de la performance comme plus structurel. La dissipation des tensions géopolitiques, notamment la résolution du conflit russo-ukrainien et une amélioration du climat économique en Europe seront clés pour un retour des flux sur la classe d’actifs. Positivement, la fin des ajustements de stocks laisse penser à un véritable rebond de la demande dans plusieurs secteurs, soutenue par une politique d’assouplissement monétaire de la part de la BCE.
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