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Combien coûte un cabinet de CGP ?
Publié le jeudi 9 janvier 2025Extrait de Repères - le magazine de la CNCGP
Dans un contexte économique en perpétuelle mutation, la valorisation des cabinets de conseil en gestion de patrimoine devient une thématique centrale pour les professionnels du secteur. Face à une concurrence accrue et à des attentes clients de plus en plus sophistiquées, la capacité à démontrer la valeur d’un cabinet ne repose plus uniquement sur ses performances financières. Aujourd’hui, la valorisation englobe une multitude de facteurs. Repères a interrogé David Salabi (Associé Fondateur - Cambon Partners) et Sébastien Leleu (Associé - Pax Corporate Finance) pour répondre aux questions cruciales qui préoccupent les dirigeants de cabinets de CGP. |
La tendance de valorisation des cabinets de CGP élevée se confirme-t-elle ?
David Salabi
Le marché des CGP n’a pas connu de baisse de ses multiples de valorisation malgré le changement de situation sur les taux d’intérêt depuis le deuxième semestre 2022 qui a entraîné une tension généralisée sur les valorisations tous secteurs confondus.
Certains gros dossiers récents comme Crystal ou Valoria l’ont clairement démontré puisque le multiple de valorisation, pour chacune de ces opérations, était supérieur à celui des précédents LBO quatre ans auparavant.
Le secteur des CGP reste l’un des secteurs favoris des fonds d’investissement qui lui allouent même plus d’argent qu’avant pour une simple raison de vase communicant : les volumes de capitaux à déployer restent assez stables mais certains secteurs ont beaucoup moins la cote en ce moment (industrie, secteurs cycliques, retail, etc.) L’argent est donc davantage fléché vers les secteurs recherchés parmi lesquels celui des CGP. La demande est donc restée soutenue, voire supérieure.
Cette tendance se vérifie aussi sur les transactions de plus petite taille puisque les acquéreurs sont les groupes qui sont eux-mêmes sous LBO (et il y en a plus d’une quinzaine en France). Tant que leur propre valorisation ne baisse pas, ils peuvent offrir des multiples qui se tiennent également bien. La concurrence entre eux sur certains dossiers d’acquisition stratégiques peut même entraîner une survaleur. Ils sont tous dans une stratégie de croissance externe active et sont tous bien financés.
Quels sont les leviers de financement possibles ?
Sébastien Leleu
Depuis plusieurs années, nous pouvons observer une augmentation exponentielle du flux d’opérations de cession-acquisition sur le marché de la gestion de patrimoine. Les statistiques au niveau national sont sans équivoque. Nous avons recensé 15 transactions en 2020 ; 28 en 2021 ; 41 en 2022 et 65 en 2023. L’année 2024 a annoncé également un flux élevé avec plus de 30 opérations au premier semestre. Sont répertoriées dans ces chiffres les cessions de cabinets à des structures de plus grande taille, mais aussi l’entrée de fonds d’investissement au capital de plateformes. On dénombre ainsi une quinzaine d’acquéreurs crédibles dans le domaine de la gestion de patrimoine (Cyrus, Crystal, Astoria, Valoria, Premium…)
Pax Corporate Finance a accompagné neuf opérations en 2023. Les cas de cession les plus fréquents sont ceux de dirigeants qui souhaitent s’adosser à un acteur de plus grande taille et participer à une aventure entrepreneuriale à plus grande échelle. Ils cèdent à cette occasion tout ou partie de leur capital.
La dynamique de consolidation est aussi due aux contraintes liées à la réglementation et à la digitalisation qui peuvent décourager certains CGP. Dans d’autres situations, ce sont les valorisations élevées qui peuvent pousser un CGP plus jeune à vendre et intégrer une grande structure.
La majorité des acquéreurs préfère reprendre un cabinet en gardant le dirigeant pendant quelques années pour fidéliser la clientèle, mais en fonction de leur organisation en interne, d’autres ont suffisamment de ressources pour être en capacité de reprendre et suivre la clientèle du cédant qui part à la retraite.
Avec toujours plus de création de cabinets et un marché en forte croissance, la hausse du flux d’opérations va se poursuivre ces prochaines années. Le marché va également se structurer autour d’une poignée d’acteurs qui ambitionne de dépasser les 50 milliards d’euros d’encours sous gestion.
Quels conseils donneriez-vous à un dirigeant CGP qui veut céder ou reprendre un cabinet ?
David Salabi
Le premier conseil que je donnerais à un cédant est de bien préparer son dossier, notamment sur deux aspects : la description analytique de son activité, en d’autres termes, la qualité de son chiffre d’affaires (récurrence, dynamique de collecte, non dépendance aux clients, qualité de l’offre, etc.) et le niveau normatif de son EBITDA (normalisé des éléments exceptionnels ou des sur-rémunérations par exemple).
Le deuxième conseil que je donnerais est de prendre un avis éclairé sur le niveau espéré de valorisation. Tous les CGP ne valent pas le même multiple, selon la taille, la qualité du chiffre d’affaires, le risque de dépendance à un client ou à une personne-clé et la croissance passée et prévisionnelle. Si le cédant va sur le marché en déconnexion avec les pratiques, il y a un fort risque de s’exposer inutilement. Le marché est balisé aujourd’hui. Il y a un volume de transactions qui a permis d’établir certaines pratiques qui constituent le langage des transactions.
Le troisième conseil évident est de mettre en concurrence les différentes offres, de telle sorte à bénéficier d’un effet d’enchère, en faisant attention à ne pas être arrogant. Il s’agit de créer une situation favorable avec finesse.
Enfin, l’aspect accompagnement doit aussi se préparer. L’acquéreur valorise d’autant mieux une société qui est en marche et qui ne risque pas de perdre sa substance post-transaction. Il faut donc réfléchir à la proposition d’accompagnement, soit du dirigeant, soit de ses managers-clés et des conséquences que cela peut avoir sur la structure du deal : actionnariat salarié préalable à l’opération, systèmes de complément de prix, réinvestissement d’une partie des produits de cession au sein du LBO de l’acquéreur, etc.
Pouvez-vous nous détailler les méthodes d’évaluation principales d’un cabinet de CGP ?
Sébastien Leleu
Historiquement, la méthode de valorisation d’un cabinet reposait sur un multiple du chiffre d’affaires récurrent et revenait ainsi à le céder pour un montant situé entre 3 et 5 fois son CA récurrent.
Avec l’arrivée des fonds de private equity dans l’écosystème de la gestion de patrimoine, et le développement d’acteurs de grande taille, la méthode a évolué et s’opère désormais sur des multiples de l’EBE (Excédent brut d’exploitation) ou EBITDA en anglais. La fourchette de ce multiple est très large et se situe entre 8 et 15 fois la rentabilité avant impôt.
Plusieurs critères entrent en ligne de compte pour définir ce multiple et, en premier lieu, le pourcentage de CA récurrent. En effet, la capacité à prévoir les revenus dans le temps est une donnée extrêmement importante. Je placerais en deuxième position le projet du cédant. Comme expliqué plus haut, un dirigeant qui veut céder son affaire et la quitter rapidement, sans assurer le suivi de ses clients, pourra prétendre à une valorisation moindre qu’un dirigeant préférant continuer à travailler au sein du groupe acquéreur en y réinvestissant. La taille du cabinet, sa typologie de clientèle mais aussi sa dynamique de croissance sont autant de critères qui vont faire évoluer la valorisation à la hausse comme à la baisse.
Enfin, le prix de la transaction reste celui sur lequel se mettent d’accord l’acquéreur et le vendeur, charge au conseil M&A qui accompagne l’opération de trouver le bon équilibre.
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