L’intelligence artificielle au service de la gestion d'actifs...

De plus en plus de dirigeants mentionnent les mots « Intelligence Artificielle » lors de leur publication de résultats trimestriels. Ce n’est pas un hasard, ces deux mots ont le don de susciter l’intérêts des investisseurs et par conséquent de provoquer une hausse du cours de bourse de leur société. Cependant, comment évaluer l’impact financier de son utilisation ? Lucy Parken l’illustre par quelques exemples concrets en commençant par celui de son propre employeur.

La banque américaine J.P. Morgan a développé son propre outil d’intelligence artificielle. Son nom ? Spectrum. Une équipe constituée de plus de 1500 employés, de l’expert en mégadonnées à l’ingénieur en systèmes intelligents, ont conçu pour ainsi dire un Chat-GPT maison. Toutes les recherches, analyses et notes internes des 30 dernières années ont été rassemblées dans une base de données. De là, le logiciel Spectrum permet à tout employé de l’exploiter afin de générer des nouvelles idées d’investissement, de faciliter la circulation d’informations intra-compagnie et même d’améliorer tout le processus d’investissement. Pour ce dernier, il peut s’agir d’éviter des erreurs lors de transactions, de meilleures exécutions de trading ou d’automatiser les couvertures de risques. Il permet même d’analyser le nombre de mots clés positifs et négatifs prononcés lors d’une publication de résultats d’une société afin de jauger l’optimisme de son dirigeant.

La banque évalue l’amélioration de sa productivité globale à 20%, un chiffre élevé qui démontre l’avantage concurrentiel que peut apporter un tel outil.

Autre exemple abordé par Lucy Parken, le cas de RELX Group active dans le secteur juridique. Cette société (anciennement Reed Elsevier), basée à Londres et Amsterdam, met à disposition de ses clients tous les textes légaux et anciens cas juridiques. L’accès à cette base de données couplé à l’utilisation de l’intelligence artificielle facilitent la recherche d’informations, renforcent l’analyse de cas concrets, permettent de prendre de meilleures décisions et d’être beaucoup plus productif. Comme le souligne l’experte, la fiabilité des sources est bien plus robuste que celle de Chat-GPT.

Le cas de l’Oréal a également été abordé. Cette société tente d’inventer la beauté de demain avec l’aide de l’intelligence artificielle. Ses clients voulant essayer les produits et vivre une expérience, les ventes en ligne représentent une faible partie de son chiffre d’affaires. Une application a été créée : sur la base d’une photo, elle analyse la peau et la forme du visage et recommande des produits et des soins adaptés. Cela a permis à l’Oréal de récolter des données pour mieux connaître ses clients et ainsi faire décoller ses ventes en ligne.

A l’opposé, les secteurs dits créatifs, comme la musique par exemple, se voit concurrencer par un nombre de plus en plus importants de musiciens en herbe. Ces derniers postent des chansons créées de toute pièce en utilisant cette nouvelle technologie. Une société comme Universal pourrait ainsi voir émerger un concurrent 100% virtuel.

Comme lors de chaque apparition de nouvelles technologies se pose la question suivante : la machine va-t-elle remplacer l’homme ? Selon Lucy Parken, « si elle peut le remplacer pour certaines tâches, son rôle sera plutôt de l’accompagner ». De plus, avec le vieillissement de la population, l’utilisation plus importante de cet outil permettra de compenser la diminution du nombre de personnes en âge de travailler et améliorera ainsi le niveau de productivité.

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