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Jupiter Merian Global Equity Absolute Return | 9.73% |
AXA WF Euro Credit Total Return | 8.69% |
Pictet TR - Atlas | 8.50% |
Cigogne UCITS Credit opportunities | 6.16% |
Exane Pleiade | 6.00% |
Sanso MultiStratégies | 5.21% |
Candriam Bonds Credit Alpha | 4.61% |
Fidelity Absolute Return Global Equity Fund | 3.42% |
DNCA Invest Alpha Bonds | 3.29% |
Syquant Capital - Helium Selection | 2.55% |
Candriam Absolute Return Equity Market Neutral | 2.22% |
H2O Adagio | 0.55% |
M&G (Lux) Episode Macro Fund | -0.93% |
Vivienne Bréhat | -6.52% |
Un point de bascule sur les marchés ?
Publié le mercredi 4 septembre 2024
Les 7 magnifiques et notamment NVIDIA ont déçu le marché cet été. NVIDIA, star des marchés a perdu près de -10% hier. L’hyper concentration de la performance sur quelques titres est-elle en train de changer ? Assiste-t-on à un changement de leadership sur le marché ? |
Emmanuel Hauptmann - Directeur des investissements et responsable de la gestion systématique des actions - RAM AI
Après deux ans de tightening monétaire et une exposition au secteur historiquement élevée, le grand risque de la tech US est la liquidité. Le secteur tech US a les rendements en free cash flow les plus bas depuis vingt ans, elles sont donc aussi moins en mesure de faire du buyback si nécessaire...
Axelle Pinon - Membre du comité d’investissement - Carmignac
Dans un contexte de valorisations élevées et de ralentissement de la croissance, nous pensons qu'il est préférable de privilégier les valeurs offrant une grande visibilité tout en réduisant les investissements sur les valeurs les plus populaires, (par exemple Nvidia et Meta en juin) plus sujettes au risque de déception, au bénéfice de valeurs et de segments défensifs. Il est également important de diversifier les investissements vers des entreprises et des secteurs moins mis en avant, car la hausse des marchés est actuellement concentrée sur un nombre restreint de valeurs.
Ainsi, nous avons ajusté notre exposition au secteur technologique en diversifiant nos investissements dans les leaders de l'IA tout au long de la chaîne de valeur et en nous concentrant sur des entreprises de niche à Taïwan. Nous avons appliqué le même raisonnement dans le secteur de la santé, en diversifiant nos positions au sein des leaders des traitements de l’obésité/diabète et, ainsi, diminuer la valorisation globale du portefeuille.
Marc Mousseron - Gérant - Square Capital
Nous considérons que les résultats du deuxième trimestre des méga-caps ne préfigurent pas un changement important dans le leadership du marché actions américain. En effet, bien qu’attendus, les résultats de certaines de ces « Sept Magnifiques » ont été excellents. Nous pensons notamment à Microsoft, Alphabet ou Nvidia qui ont vu leur chiffre d’affaires croître respectivement de 15%, 14% et 122% avec une amélioration de leur profitabilité par rapport à la même période de l’année dernière.
Cependant, nous sommes également d’avis que certains secteurs pourraient revenir au-devant de la scène et tirer profit du contexte actuel de pivot des banques centrales internationales. Nous pensons notamment aux agences de notation S&P Global et Moody’s qui vont accompagner le refinancement des entreprises dans un environnement de taux plus favorable. Nous pensons également aux équipementiers médicaux Thermo Fisher et Danaher qui ont révisé à la hausse leurs perspectives de croissance dernièrement après une période post-Covid plus compliquée.
Céline Piquemal - Gérante - Piquemal Houghton
Le marché américain reste aujourd’hui extrêmement concentré (les valeurs technologiques incluant Amazon, Alphabet et Meta représentant 44% du marché contre 34% au pic de 2000) alors que les valorisations y sont très élevées (atteignant 3 fois les ventes contre un sommet de 2,3 fois en 2000). Les investisseurs, comprenant à quel point le monde est devenu incertain, ont en effet trouvé refuge dans quelques valeurs « de croissance de qualité », principalement technologiques, perçues comme des « havres de paix ». Seules ces actions leur semblent en effet susceptibles de les protéger de l’impact d’un ralentissement économique, preuve en étant leur comportement en 2008.
Nous sommes en profond désaccord quant à cette conclusion. Nous avons étudié l’historique de performance des différentes parties du marché durant les récessions survenues au cours des soixante-dix dernières années. Les sociétés de croissance de qualité n’ont pas systématiquement sur performé dans un environnement complexe et incertain, loin s’en faut. Ainsi, ces sociétés ont sous-performé au cours des récessions de 1970, 1974, 1980, 1982 et 2001, soit pendant cinq des sept récessions des soixante dernières années. Leur sous-performance, quand elle a eu lieu, était directement liée à des valorisations trop élevées à chacune de ces périodes. Les niveaux de valorisation atteints n’offraient aucune marge de sécurité pour les « sociétés de croissance de qualité », alors même que les résultats s’avéraient plus cycliques que prévu.
L’environnement actuel, avec les « Sept Magnifiques » valorisées à plus de 37x les bénéfices des douze prochains mois, et des bénéfices attendus en progression de 27% quel que soit l’environnement sur le long terme (source MSCI), du jamais vu depuis 2000, nous semble ainsi bien plus proche de 2001 que de 2008.
Le résultat d’investisseurs trouvant tous refuges dans les mêmes valeurs est un marché action totalement à deux vitesses. C’est à notre sens une opportunité unique d’investissement pour des investisseurs disciplinés et de long-terme, ayant la capacité d’investir à des prix extrêmement attractifs dans des domaines attrayants, ignorés et en dehors de la frénésie actuelle.
Marc Rochereau - Gérant de l’OPCVM IDE Dynamic World Flexible
Nous constatons d’ores et déjà au sein du S&P un élargissement de la performance en dehors des « 7 magnifiques ». Dans un cycle naissant de baisse de taux et une économie américaine qui reste très ferme à date, il est normal que la performance boursière touche progressivement d’autres sociétés, tailles de capitalisation, zones géographiques. Les entreprises vont également progressivement profiter de gains de productivité induits par l’intelligence artificielle. Pour autant, la baisse des taux évoquée devrait être favorable à la valorisation des « 7 magnifiques », qui restent des entreprises de croissance.
Sébastien Lalevée - Directeur Général - Arbevel
La concentration actuelle, ie 30% du S&P 500, est moindre qu'au pic de la bulle technologique et similaire aux années 1970 mais avec des niveaux de rentabilité plus élevés et des positions de marchés solides. Les éléments prônant le maintien de cette concentration sont liés aux incertitudes géopolitiques et macro qui incitent à la prudence et on constate que si un directeur informatique ne sera jamais licencié en achetant de l’IBM, un gérant ne sera pas blamé pour un achat d’une de ces valeurs si populaires. Evidemment, le développement de la gestion passive et Momentum incite également structurellement à la concentration. Au sein des « 7 magnifiques », 5 (Apple, Meta, Google, Microsoft, Amazon) étaient déjà des vainqueurs de la révolution Internet et réalisent l’exploit d’être bien positionnées vis-à-vis de la révolution IA/Infrastructure en cours tout en gardant une valorisation raisonnable du fait d’une rentabilité toujours croissante car ils réussissent déjà à monétiser l’IA. Tesla et Nvidia sont 2 cas différents qui ont émergé plus récemment au sein des magnifiques et qui incitent à la prudence. Tesla subit la concurrence et les aléas de croissance des véhicules électriques alors que Nvidia devrait connaitre les effets des mathématiques (à force de faire 100% de croissance constamment depuis 2 ans, ca devient plus dur…) au moins à partir de 2026 c’est-à-dire rapidement pour les marchés financiers. Certes la valorisation n’est pas si élevée mais croire que la marge brute va rester à 78% est un pari que l’histoire en général ne valide pas.
La croissance des EPS du S&P500 a été tirée en grande partie par les mag7 en 2023 et au S1 2024. D’après le consensus, les 493 autres prennent le relais à partir du T3 de cette année marquant ainsi une rupture et donnant une raison fondamentale à une rotation. Historiquement, au pic de concentration et dans un contexte économique neutre ou favorable, la hausse du marché s'est poursuivie avec un rattrapage des valeurs en retard, plutôt qu'un effondrement général et cela de manière progressive plutôt que brutale. La configuration actuelle, et notamment le cycle de baisse de taux d'intérêt de la FED et la BCE, pourrait permettre un rattrapage des valeurs en retard et faiblement valorisées comme les petites capitalisations afin que le private équity ne soit plus le seul acheteur à bon compte (maintenant que la valorisation est devenue un facteur secondaire d’achat d’actions, mais c’est un autre sujet…)
Christopher Dembik - Conseiller en stratégie d’investissement - Pictet AM
Selon nous, le potentiel boursier de Nvidia est intact. La correction estivale du Nasdaq, qui reflétait en partie des interrogations sur la réalité de l’IA, a permis de faire baisser les niveaux de valorisation. C’était nécessaire. Ils sont désormais à des niveaux plus attractifs et loin de ceux atteints pendant la bulle technologique de l’Internet à laquelle les oiseaux de mauvais augure comparent souvent la période actuelle. Pour la première fois depuis la fin des années 1990, aucune entreprise technologique n’a un ratio cours sur bénéfices à douze mois qui soit supérieur à 40. Celui de Meta est à 21, celui d’Apple à 24,6, celui de Nvidia à 33,3 et celui d’Amazon à 39,7.
Les marchés fonctionnent par cycle, avec souvent les mêmes interrogations qui surviennent régulièrement. Il y aura donc d’autres coups de mou concernant la révolution de l’IA, d’autres questionnements pour savoir si c’est une bulle ou pas. C’est normal. En revanche, ces phases pourraient être plus brutales en bourse, à l’image de ce qui s’est produit au début du mois d’août, avec une plus grande volatilité des cours. C’est la conséquence directe d’une liquidité anormalement basse en bourse, même pour la saison. Par exemple, la liquidité sur les contrats à terme du S&P500 est à son point bas de 2022 – au moment de la grande débâcle des actions technologiques à la suite du resserrement quantitatif opéré par la Fed. Si ce phénomène perdure, il va falloir s’habituer à une volatilité durablement plus importante et à des spreads plus élevés.
Article rédigé par H24 Finance. Tous droits réservés.
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