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« Le risque d’un chaos probable sur le marché des taux d’intérêt » : explications...
Publié le mardi 10 septembre 2024La vision de Covéa Finance à mi-année
« Nous vivons des temps de grands changements structurels tant sur les plans économiques, sociaux ou diplomatiques, que nous nous efforçons de détecter et décrypter à travers nos réflexions. Des bouleversements qui complexifient la prise de décision pour nos investissements de long terme et qui se traduisent aujourd’hui par des mouvements de marché violents qui appellent à l’agilité dans les portefeuilles et exigent la préparation opérationnelle en amont des points d’intervention », explique Francis Jaisson, Directeur Général Délégué en charge de l’ensemble des Gestions, de la Commercialisation, de la Négociation et de l’ensemble des Recherches chez Covéa Finance. |
Quelle lecture avez-vous de la première partie de l’année 2024 ?
Francis Jaisson
Nous vivons dans un monde géopolitiquement conflictuel où les foyers d’affrontement sont multiples, et tous les continents touchés. Un monde surendetté où le Politique cherche à reprendre la main sur l’Économique à travers divers procédés.
Depuis un quart de siècle, les entreprises évoluaient dans un espace ouvert et disposaient d’une grande latitude dans le choix de leurs lieux de production et dans l’étendue de leur chaîne d’approvisionnement. Ce temps est révolu. Le contexte est donc aujourd’hui celui des ruptures et des adaptations qui, d’une part, déstabilisent les modèles des entreprises internationales et mettent en danger celles qui ne disposent pas des capacités de financement nécessaires à cette adaptation stratégique et, d’autre part, se conjuguent avec les transitions énergétique et numérique. C’est donc un mouvement qui rebat les cartes au niveau mondial, désorganise les filières industrielles et redessine en profondeur les territoires où le Politique appuie cette bascule mais exige des contreparties.
Ce temps des ruptures se conjuguent également à l’international. Face à un rejet de plus en plus clair du modèle occidental par certains pays émergents, un « multirégionalisme » tente de se renforcer à travers l’élargissement de groupements d’intérêt (BRICS+, OPEP+), reflétant néanmoins , à ce stade, davantage des partenariats opportunistes que de réelles alliances, à l’image du positionnement de l’Inde.
Quelles sont les répercussions de ces profonds bouleversements sur le cadre d’investissement ?
Francis Jaisson
Dans le monde décrit ci-dessus, la volonté du Politique, en quête de souveraineté, se traduit par la mise en place de stratégies visant à réindustrialiser les pays, à rapatrier les chaînes de production et sécuriser les approvisionnements. Elles se déclinent au travers de l’instauration de réglementations, de normes, de subventions et de droits de douane. On l’a vu notamment aux Etats-Unis qui ouvrent toujours plus de nouveaux fronts avec la Chine autour des puces électroniques, des voitures électriques, des terres rares ou du graphite.
Or, toutes ces stratégies ont pour corollaire qu’elles contribuent à alimenter l’équilibre inflationniste que nous décrivons depuis plusieurs années, qu’elles déforment les équilibres du commerce international et surtout qu’elles mènent à l’accroissement important de l’endettement des États. Et tout ceci a des conséquences sur nos points d’intervention sur les taux d’intérêt. Car toutes ces politiques industrielles, où qu’elles soient menées, nécessitent dans leur accompagnement des financements massifs.
Quelles perspectives voyez-vous pour les prochains mois et quelle est votre stratégie ?
Francis Jaisson
Dans ce contexte de retour du Politique sous toutes ses formes, en tant qu’investisseurs de long terme, nous sommes particulièrement attentifs au changement de politique des banques centrales, installées dans l’inversion très progressive de leurs politiques non conventionnelles. Sur le point des turbulences possibles du second semestre en zone euro, les marchés semblent actuellement se focaliser uniquement sur un schéma de contagion contenue grâce à des solutions techniques fondées sur des interventions de la Banque centrale européenne alors qu’il nous semble qu’un schéma de contagion « politique » aux effets plus extrêmes n’est pas à exclure, à savoir une désagrégation des organisations européennes ou de la zone euro, avec le risque d’un chaos probable sur notre marché principal des taux d’intérêt.
Sur ce marché, nos points d’intervention sur l’OAT 10 ans se situent entre 20 et 40 centimes plus haut que les niveaux post élections législatives françaises dans une optique d’amélioration des produits récurrents. Nous poursuivrons aussi nos investissements sur le crédit en étant sélectifs sur le choix des émetteurs.
Sur le marché des actions, nous attendons des points d’intervention plus bas. La pression sur les marges, l’hyper concentration des moteurs de performance des marchés boursiers et la montée des risques politiques dans un contexte où les taux resteront élevés comme nous le décrivons, nous incitent à maintenir notre vigilance. Néanmoins, les forces de rappel sur les marchés pourraient être importantes, au premier rang desquelles, les réactions des banques centrales à des crises menaçant la stabilité financière. Pour les investissements en Europe, la contre-performance spécifique du marché français nous amène à prévoir une première intervention, désynchronisée du reste de l’intervention sur le marché européen, sur des niveaux encore en dessous de ceux du début de l’année.
Toujours sur le plan de l’allocation géographique, le marché américain nous paraît plus porteur que ceux de l’Union européenne : une réalité que nous déclinerons à travers des entreprises américaines ou des entreprises internationales fortement présentes en Amérique du Nord aptes à bénéficier des politiques volontaristes et incitatives américaines. Au titre à titre, nous serons particulièrement sélectifs sur les entreprises capables de remettre à plat leurs plans stratégiques tant ceux-ci ont été ébranlés. L’enjeu étant aujourd’hui d’identifier les gagnants et les perdants de ces transformations d’ampleur.
*Rédigé en juillet 2024
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